: Vidéo "Extrêmement choqué", Bernard Cazeneuve dénonce la montée de l'antisémitisme, "devenu le vecteur de toutes les haines"

"Je suis comme beaucoup de Français, qui sont d'authentiques républicains, extrêmement choqué par les événements qui se sont succédé au cours des dernières semaines et qu'on imaginait impossibles dans un pays qui a connu la Shoah, la déportation", s'est ému mardi 19 février sur France Inter l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui participera dans la soirée au rassemblement contre l'antisémitisme, place de la République à Paris, à l'appel de plusieurs partis politiques et associations.

"Les paroles antisémites conduisent aux actes antisémites"

"Des croix gammées posées sur des portraits de Simone Veil, les arbres en hommage à Ilan Halimi sciés, les propos qui ont été tenus d'une extrême violence à l'encontre d'Alain Finkielkraut, mais aussi (…) Ingrid Levavasseur à laquelle on demande d'enlever son gilet jaune en lui disant 'sale juive, enlève ton gilet jaune', énumère, navré, Bernard Cazeneuve. Il y a des phénomènes extrêmement graves qui se produisent dans ce pays. Et lorsque l'on veut matérialiser sa haine, y compris à l'égard de personnes qui ne sont pas de confession juive, c'est l'antisémitisme que l'on convoque, comme si l'antisémitisme était devenu aujourd'hui le vecteur de toutes les haines."

"Les paroles antisémites conduisent aux actes antisémites qui ne sont que les prolégomènes d'autres formes d'actes violents qui s'exprimeront demain contre les musulmans, contre les catholiques, contre des Français en raison de ce qu'ils sont, de ce qu'ils pensent", a mis en garde l'ancien Premier ministre et ministre de l'Intérieur de François Hollande, aujourd'hui avocat.

Ce soir, nous allons faire République tous ensemble par-delà ce qui peut nous différencier en termes d'opinions politiques parce qu'il y a des moments où il faut être capables de s'élever au-dessus d'un certain nombre de contingences pour dire que nous sommes ensemble.

Bernard Cazeneuve

à France Inter

Bernard Cazeneuve appelle également Emmanuel Macron à s'exprimer "à la nation dans son ensemble" et pas uniquement à l'occasion du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) mercredi soir. "Nous avons besoin dans des circonstances comme celles auxquelles nous sommes confrontés de la parole du président de la République (...) Et c'est à la nation dans son ensemble qu'il doit s'adresser", a estimé Bernard Cazeneuve.