Carte militaire : 83 sites fermés à partir de l'an prochain
Projeter 30.000 hommes sur des théâtres d'opérations extérieurs pendant un an. C'est l'objectif réaffirmé une fois encore ce matin par François Fillon. Il confirme la réduction de format des armées, qui maigriront de 54.000 postes au terme de la réforme en 2014. Pour cela, il reprend les mots de Nicolas Sarkozy : “l'armée n'a pas vocation à faire de l'aménagement du territoire”. Tout en rendant hommage aux élus qui se mobilisent pour défendre les implantations militaires de leurs communes, il en appelle à leur “esprit de responsabilité citoyenne”.
83 sites (régiments, centres d'instruction, services logistiques ou encore bases aériennes) seront fermés graduellement à partir de 2009 jusqu'en 2014. 11 seront fermés en 2009, 16 en 2010 et 56 à partir de 2011.
_ Certaines communes se sont donc mobilisées en vain, comme Bretteville-sur-Odon, près de Caen, dont le régiment de transmission est dissout. Même scénario à Bitche, en Moselle, pour le 57ème régiment d'artillerie. Et avec lui, c'est plus d'un millier d'hommes et leurs familles qui s'en vont. Une page se tourne aussi à Arras, qui perd son régiment de circulation routière. Autre grosse fermeture prévue dès l'an prochain, la base aérienne Toulouse Francazal, à Cugnaux, dans le Gers. La plus grosse unité appelée à disparaître sera aussi une base aérienne, celle de Metz-Frescaty, en 2011. (voir carte pour le détail).
Les chars de Mourmelon sauvés
Par ailleurs, 33 unités vont déménager. Comme prévu, le 13ème régiment de dragons parachutistes quitte Dieuze, en Moselle, pour le sud-ouest, à Martignas-sur-Jalle. Mais suite aux menaces de démissions des élus du secteur, la commune récupèrera une école de gendarmerie.
Etaient attendus aussi le départ du régiment de marche du Tchad de Noyon, dans l'Oise, pour Meyenheim, dans le Haut-Rhin, ou les chasseurs alpins qui quittent Bourg-saint-Maurice. Enfin, une unité repasse le Rhin, le 16ème bataillon de chasseurs qui part de Saarburg, en Allemagne, pour atterrir à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg (ce qui compensera le départ d'un régiment du train).
_ A noter qu'une soixantaine de sites connaîtront des renforcements opérationnels d'ici 2014.
La seule surprise par rapport aux bruits qui circulaient avant l'annonce vient de Mourmelon. Le célèbre camp va conserver son régiment de chars de combat.
En compensation, le Premier ministre a annoncé des mesures d'accompagnement. Il a confirmé le déblocage de 320 millions d'euros pour les territoires les plus touchés. Et un plan national d'aide sera mis sur place pour le quart nord-est, grand perdant de la réforme.
La mesure la plus spectaculaire est le transfert d'administrations parisiennes vers les communes concernées. Au total, 5.000 postes de fonctionnaires seront redéployés d'ici 2012.
Par ailleurs, une trentaine de sites, considérés comme les plus impactés, auront droit à un contrat de reconversion.
Pour les autres, des mesures spécifiques sont promises et le Premier ministre annonce un arsenal de mesures pour inciter les entreprises à investir et embaucher dans les secteurs touchés. L'Union européenne sera même mise à contribution pour étendre les zones éligibles à certaines aides.
Des mesures fiscales seront aussi mises en place pour compenser les pertes de certaines communes, et des restructurations civiles seront gelées sur certains territoires.
Grégoire Lecalot
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