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Des élèves risquent l'exclusion après une "soirée clandestine" à l'Ecole nationale de police de Nîmes

Entre 50 et 100 élèves policiers de l'ENP de Nîmes ont participé à une fête au sein de leur école, le 28 octobre, pendant le couvre-feu. Une enquête interne est en cours.

Article rédigé par Guillemette Jeannot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Un policier photographié de dos à Paris, le 3 septembre 2020 (photo d'illustration). (PATRICK FOUQUE / AFP)

Couvre-feu non respecté, sifflements et invectives à l'égard de brigadiers en poste... Des élèves de l'Ecole nationale de police (ENP) de Nîmes (Gard) pourraient être exclus après avoir participé à une fête, mercredi 28 octobre, alors que le couvre-feu était en vigueur dans le département.

"On ne peut pas être policier et se moquer des règles qu'on impose aux autres", a réagi le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, sur l'antenne de BFMTV, lundi 2 novembre. Une enquête interne est en cours afin de définir la responsabilité des participants et les sanctions.

Le nombre exact de participants pas encore connu

"L'un d'entre eux a mis de la musique un peu fort, ce qui a attiré du monde", relate le service communication de l'ENP de Nîmes à franceinfo. Dans la soirée du 28 octobre, "une grosse partie des élèves s'est réunie vers 21 heures" devant un des bâtiments de l'écoleOr, depuis le 23 octobre, les Nîmois étaient soumis au couvre-feu, y compris les élèves policiers dormant à l'internat. Ces derniers avaient pour consigne d'être présents sur le site à 21 heures au plus tard.

"L’école étant située sur un terrain de 38 hectares, ils ont un couvre-feu interne à minuit afin de pouvoir regagner leur chambre ou aller au fumoir pour ceux qui souhaitent fumer."

L'ENP de Nîmes

à franceinfo

Si le nombre exact de participants n'est pas encore connu, l'ENP de Nîmes estime qu'entre 50 et 100 élèves, en majorité des gardiens de la paix, ont participé au rassemblement illicite près du stade de l'ancienne base aérienne, devenue école nationale de police en 1998. Ce bruyant attroupement a attiré l'attention des policiers de la brigade canine qui revenait du chenil situé au sein de l'école. Certains élèves auraient alors crié "Ara, ara", expression utilisée par les guetteurs afin de prévenir les vendeurs de drogue quand la police approche.

Des vidéos ont été mises en ligne sur le compte Twitter d'un journaliste de BFMTV, qui a révélé l'affaire dimanche.  

"Les policiers ont ouvert la porte de leur véhicule afin de faire sortir le chien, ce qui a provoqué la dispersion générale sans qu'ils n'aient eu à intervenir", précise l'école. 

Les auditions des témoins ont commencé

L'ENP dirige l'enquête administrative. "Les auditions des témoins et des participants ont démarré ce matin [lundi 2 novembre] et peuvent durer jusqu'à demain, voire plus", indique-t-elle. Dès la connaissance de l'événement, la direction de l'école a invité tous les élèves concernés à écrire un rapport individuel "afin d'établir de manière précise les responsabilités de chacun". 

Par la suite, une synthèse des auditions doit être réalisée et transmise "en haut lieu" afin que les sanctions soient prononcées. Les élèves concernés, arrivés en juin ou septembre de cette année, risquent a minima une sanction. Mais, dans les cas les plus graves, cela pourrait aller jusqu'à l'exclusion, comme l'a mentionné le ministre de l'Intérieur, qui juge cette "'soirée clandestine' (...) totalement inacceptable"

L'Ecole nationale de police de Nîmes, la plus grande de France et la deuxième d'Europe, forme jusqu'à 1 800 élèves simultanément. Parmi eux, la direction reconnaît qu'"il peut y avoir plus ou moins de personnes sérieuses, mais ce sont des publics adultes et responsables". L'ENP ne cache pas que l'"événement ne donne pas une image positive de la police" en cette période de confinement.

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