Crash du vol AH5017 : l'avion ne s'est pas désintégré en vol
L'avion d'Air Algérie qui s'est écrasé au Mali le 24 juillet "ne s'est pas désintégré en plusieurs morceaux en vol" , selon Rémi Jouty, le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), en charge des investigations techniques sur le crash.
"Quand on voit la trajectoire, a-t-il expliqué en conférence de presse ce jeudi, cela conduit à penser que l'avion ne s'est pas désintégré en plusieurs morceaux en vol ", ce qui n'exclut pas des dommages en vol liée à "une action délibérée" .
Un scénario sur la trajectoire
Les enquêteurs du BEA ont pu reconstituer la trajectoire de l'avion avant l'accident en s'appuyant sur les enregistreurs de vol. Après "des écarts de route relativements modérés ", qui peuvent correspondre aux écarts connus en cas d'orage, la vitesse de l'appareil s'est progressivement réduite et son altitude a commencé à baisser.
"Le dernier point enregistré correspond à 490 mètres environ, pour une vitesse de 740 kilomètres par heure ", précise Rémi Jouty. Selon les résultats de ces travaux, "on peut estimer qu'il y a environ une seconde entre ce dernier point enregistré et l'impact de l'avion avec le so l".
Un enregistreur endommagé
Le directeur du BEA a également annoncé que l'enregistreur de conversations de l'équipage avait été "assez endommagé par l'impact ", rendant les bandes magnétiques contenant les enregistrements "à ce jour inexploitables ". "Nous avons lancé des actions pour voir s'il est possible de tirer quelques informations ", précise Rémi Jouty.
En l'absence de données exploitables sur les conversations intérieures, les enquêteurs vont chercher à rassembler des données de communication que l'équipage a pu avoir "avec des organismes au sol ou d'autres avions en vol ".
Un rapport d'étape doit être rendu mi-septembre par le BEA, a précisé N'Faly Cissé, le président malien de la commission d'enquête. Les gendarmes français envoyés sur la zone du crash sont eux revenus en France ce mercredi. Ils sont parvenus à récolter 1.062 échantillons biologiques appartenant aux 116 victimes, qui vont maintenant devoir être analysés et identifiés. La procédure risque de durer plusieurs mois. Etant donnée la violence du choc, aucun reste entier n'a pu être retrouvé sur les lieux.
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