Dans l'Aisne, 34.000 élèves profitent de la gratuité des transports scolaires

Départ de l’école maternelle de Bucy pour un périple de 45 minutes. Le grand car blanc emprunte les routes sinueuses d’un paysage de bocage. En tout, il va s’arrêter 13 fois. "Le tour est assez grand, puisqu'on a trois-quart d'heure de car, matin, midi et soir. Il y a beaucoup de coins isolés. Sur notre parcours, à certains arrêts, on ne dépose qu'un enfant ", explique Christelle, l’accompagnatrice. Cette jeune femme au regard doux et au large sourire a sous sa responsabilité une cinquantaine d’écoliers de la maternelle au primaire. Leurs parents sont ravis d’un tel service. "C'est plutôt pratique, pour nous qui vivons à la campagne, on est quand même dépendants des transports scolaires ", dit un papa.

Pratique pour les uns, le ramassage scolaire est indispensable pour d’autres. "Moi je n'ai pas le permis, donc s'il n'y avait pas ça, je serais bloquée ", raconte cette mère de deux enfants. 

850 euros par élève et par an financés par le Conseil Général

L’Aisne est l’un des seuls départements français à accorder la gratuité totale du ramassage scolaire pour tous, même pour les élèves qui ne dépendent pas du Conseil général, à savoir les écoliers et les lycéens. 850 euros par élève et par an, cela correspond à environ 6% du budget du département. Un effort bien sûr, mais il est nécessaire, nous assure le responsable des transports de l’Aisne. "La gratuité des transports permet principalement un accès universel à l'éducation pour l'ensemble des Axonais et permet d'éviter les démissions scolaires en cours d'année ".

Un point non négligeable dans cette zone rurale plutôt pauvre, où le taux d’illettrisme est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Ici ce sont plus de 34.000 élèves qui bénéficient de ce ramassage scolaire. Seulement cet effort du département n’est pas toujours récompensé. Peu sont ceux qui savent qui finance ce ramassage scolaire gratuit, ce qui donne une idée du manque de visibilité du Conseil général auprès de la population.