Grandes et petites histoires du Panthéon
Simone Veil est la cinquième femme à entrer au Panthéon, mais il est aussi arrivé que certains grands hommes en ressortent. Le Panthéon regorge d'anecdotes.
Bien loin de la grande cérémonie consensuelle qui se prépare pour dimanche, le tout premier grand homme a avoir été admis au Panthéon en 1791, Mirabeau, a aussi été le premier à en être sorti trois ans plus tard. La découverte de sa correspondance avec Louis XVI, lui le révolutionnaire, en avait fait un traître. Il est sorti par la petite porte et fut remplacé par Marat, qui sera expulsé lui aussi quelques mois plus tard après un changement de régime. Des tombeaux vidés de leur occupant, il y en aura quatre, mais il aurait pu y en avoir d'autres. André Malraux, avant d'obtenir l'entrée de Jean Moulin au Panthéon, avait formulé une autre requête au général de Gaulle, celle d'enlever les dignitaires de l'Empire, ce qu'il n'obtiendra pas.
Zola, les époux Curie, Léon Gambetta...
La place d'Émile Zola au Panthéon n'a pas posé de problème, mais son entrée fut agitée : le capitaine Dreyfus y fut blessé par balle. Dans le silence du Panthéon résonne encore la violence de certains combats : Voltaire et Rousseau, qui se détestaient de leur vivant, reposent face à face. Pierre et Marie Curie ont été panthéonisés ensemble en 1995.
Au début du XXe siècle, on n'avait pas voulu séparer les époux Berthelot, dont la légende dit qu'ils sont morts à quelques heures d'intervalle. Derrière ces monuments, des corps, mais pas toujours : c'est le cœur de Léon Gambetta qui repose au Panthéon, car le reste de sa dépouille repose à Nice (Alpes-Maritimes). Le tombeau qui attend Simone Veil et son mari Antoine est celui qui abrite déjà René Cassin et Jean Monnet, des architectes, comme elle, de la construction européenne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.