Dernier jour pour la trêve hivernale des expulsions
C'est
"le retour des angoisses " pour de nombreuses familles, affirme
la Fondation Abbé Pierre. A partir de ce dimanche à minuit, les expulsions
locatives pourront reprendre, après cinq mois de trêve hivernale. Le 12 mars
dernier, en raison de la vague de froid et de neige qui a traversé la France à
quelques jours du printemps, le Premier ministre a pris la décision de
prolonger la trêve, qui devait prendre fin le 15 mars, de deux semaines.
Les
associations de lutte contre le mal-logement redoutent chaque année la fin de
la trêve. Cette année, selon Droit au logement (DAL), beaucoup de familles ont
d'ores et déjà reçu leur avis d'expulsion.
A
l'automne dernier, le gouvernement a annoncé que les ménages obtenant le statut
Dalo (droit au logement opposable) ne seraient plus expulsés. Mais, selon les
Mal-logés en colère, "le traitement d'une demande Dalo est devenu si
lent, que l'expulsion arrive plus vite que l'octroi du fameux label ".
Sanctionner
"les locataires indélicats "
Une
partie des associations concernées, dont la Fondation Abbé Pierre, le Secours
catholique et Médecins du monde, se sont réunies dans un "Collectif des
associations unies". Ce collectif demande "un moratoire sur toutes
les expulsions locatives en 2013 " pour les locataires de bonne foi.
Le porte-parole du collectif rappelle qu'il existe un fonds dont la vocation est
d'indemniser les propriétaires au cas où une expulsion soit refusée par le préfet.
"L'expulsion ne doit pas sanctionner la pauvreté, mais uniquement les
locataires indélicats ", affirme le ministère du Logement, qui
travaille sur une "garantie universelle des loyers ".
Fin du plan de mise à l'abri des SDF
Les
associations sont d'autant plus inquiètes que ce dimanche se termine également
le plan hivernal de mise à l'abri des SDF. Quelque 16.000 places avaient été
ouvertes, temporairement, cet hiver. Un certain nombre d'entre elles ont pu être
pérennisées par la mise en place de "plans territoriaux de sortie de
l'hiver" selon le ministère. Mais les associations dénoncent des "plans
au rabais ou incomplets ".
A
Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), des SDF ont occupé le centre qui les
accueillait pour protester contre sa fermeture, prévue fin mars. Ils ont obtenu
son maintien jusqu'en août.
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