Discriminations à l'embauche : la fonction publique épinglée
La discrimination à l'embauche existe aussi dans la fonction publique : c'est ce que démontre un rapport d'évaluation remis mardi soir au Premier ministre. Son auteur, l'économiste et chercheur Yannick L'Horty a tenté de mesurer de façon précise l'ampleur du phénomène, une première en France.
Premier constat : mieux vaut s'appeler Laure Bernard qu'Anissa Ali pour décrocher un poste d'aide-soignante dans la fonction publique hospitalière ou territoriale. Si la première a 40% de chance d'être embauchée, la seconde n'en a que 25. Cet exemple, le chercheur Yanick L'Horty l'a obtenu grâce à des campagnes de testings inédites dans la fonction publique : 3 000 faux CV ont été envoyés en réponse à un millier d'emplois. Résultat : les candidats d'origine maghrébine et ceux qui habitent dans des quartiers défavorisés sont plus pénalisés, surtout quand ils postulent sur des emplois à faible salaire ou à un poste d'agent contractuel.
Femmes, ultramarins et habitants de quartiers pauvres ont moins de chance de réussir les concours externes
En revanche, les tests menés dans 70 commissariats n'ont montré aucune différence de traitement. L'étude révèle enfin que les femmes, les personnes nées hors de métropole et les habitants des quartiers pauvres ont moins de chance de réussir les écrits et les oraux des nombreux concours externes de la fonction publique d'Etat, contrairement aux candidats qui vivent à Paris et en couple.
Suite à ce rapport, le gouvernement annonce la mise en place d'un dossier unique d'inscription aux concours, ainsi que l'organisation d'une campagne annuelle de testings dans la fonction publique.
Ces mesures viennent s'ajouter à celles inscrites dans le projet de loi "Egalité et citoyenneté" - actuellement en débat au parlement - en faveur de l'ouverture et de la diversité au sein de la fonction publique.
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