Dix ans de politique de la ville étrillés par la Cour des comptes
Le constat n'est pas tendre : le Programme national de rénovation urbaine, le PNRU, "n'a pas atteint ses objectifs" et la poursuite de son financement est "très incertaine" . La Cour des comptes pointe,dans un rapport rendu public mardi, des "défauts de gouvernance" de la politique de la Ville.
En clair, le PNRU se disperse trop. 40 milliards d'euros investis sur la période 2004-2013, mais seuls "53% des démolitions prévues ont été réalisées, 30% de l'offre a été reconstituée et 39% des logements ont été réhabilités" .
"Un nombre trop important de zones "
La Cour parle de "dilution des interventions sur un nombre trop important de zones" . Effectivement, il existe aujourd'hui 751 Zones urbaines sensibles (ZUS), auxquels s'ajoutent 2.493 quartiers ciblés par des Contrats urbains de cohésion sociale (Cucs)...
Dans ces quartiers, où vivent huit millions de personnes, le taux de chômage est toujours deux fois plus important qu'ailleurs ; et le niveau de vie des ménages est inférieur de moitié à la moyenne nationale.
Six départements seulement
La Cour fait donc une proposition radicale : concentrer les efforts sur six départements "identifiés comme rencontrant les plus grandes difficultés. Il s'agit de ceux dotés à ce titre d'un préfet délégué à l'égalité des chances : Bouches-du-Rhône, Essonne, Nord, Rhône, Seine-Saint-Denis, Val d'Oise.
En resserrant le périmètre d'intervention, la Cour s'inspire de ce qui se fait ailleurs en Europe : l'Espagne a 17 quartiers "vulnérables", les Pays-Bas ont 40 territoires "en souffrance" dans 18 villes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.