Dix jours sans écran pour 250 écoliers strasbourgeois
Pour la première fois en Europe, et sur le modèle d’études menées au Québec et aux Etats-Unis, l’école primaire Ziegelwasser, dans une banlieue de Strasbourg, va donc relever le défi : « Dix jours pour voir autrement »
Un sevrage progressif
Le principe est simple : l’accès à tout écran est interdit aux enfants pendant cette période ; mais cette initiative rentre dans une démarche volontaire des enfants et ne doit donc pas être perçue comme une punition.
Les enfants âgés de 6 à 11 ans ont été préparés depuis quelques mois à décrypter les images et même à en créer. L’objectif est donc désormais de découvrir d’autres centres d’intérêt, comme le jeu de société ou le sport.
Les enfants s’engagent à inscrire, jour après jour, dans un carnet de bord ce qu’ils ont fait en remplacement de la télévision ou de l’ordinateur.
La forme de ce défi reste ludique. Chaque élève peut gagner jusqu'à sept points par jour s’il arrive à résister à la tentation de l’écran. Pour l’école, le succès sera atteint si le score frôle les 70% du maximum de points possible.
A 11 ans, déjà témoins de 8.000 meurtres
Les parents d’élèves et les associations de quartier soutiennent l’initiative de l’équipe éducative. Le directeur de l’école, Xavier Rémy, reste pourtant lucide et affirme d’ores et déjà qu’il n’a "pas la prétention de changer le monde en dix jours".
Des expériences similaires sont prévues pour la prochaine rentrée dans d'autres écoles de la ville pour tenter à terme de limiter le temps passé devant l’écran.
Un sondage TNS Sofres, dévoilé en fin de semaine dernière, démontre que 45% des enfants de 6 à 11 ans consacrent la moitié de leur temps de loisir à un écran, 97 % jouent à des jeux vidéo et 30% d’entre eux ont une télévision directement dans leur chambre.
Serge Hygen, chargé du projet à Eco Conseil, institut spécialisé dans le développement durable et l’initiation de la citoyenneté, constate que les enfants de 11 ans ont déjà vu en moyenne 8.000 meurtres à la télévision et 50 à 60% d’images pornographiques.
Barbara Leblanc avec agences
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