Congé menstruel : "Ça m'a fait réfléchir", affirme un député LR qui votera le texte après avoir testé un simulateur de règles douloureuses
"Ça m'a fait réfléchir et ça m'a fait aussi prendre conscience des difficultés pour les femmes" qui souffrent de ces "difficultés mensuelles", affirme mercredi 27 mars sur Mouv' le député LR Maxime Minot après avoir testé, avec plusieurs autres députés masculins, un simulateur de règles douloureuses. Une expérience à l'initiative des deux députés écologistes Sébastien Peytavie et Marie-Charlotte Garin qui ont déposé une proposition de loi pour instaurer un congé menstruel en cas de "menstruations incapacitantes". Le texte sera débattu à l'Assemblée le 4 avril prochain.
"Ça amène au moins une réflexion puisque tant qu'on ne connaît pas et qu'on ne teste pas, on n'a pas forcément le même regard", concède le député de l'Oise. Sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, les participants se tordent de douleur au moment où ils reçoivent des décharges électriques. "C'était assez surprenant", reconnaît l'élu qui a eu l'impression de recevoir "des petits coups de poignard". "C'est aussi par des simulateurs qu'on peut effectivement parfois faire bouger les mentalités", affirme-t-il.
Après cette expérience, il fait savoir qu'il se prononcera en faveur du texte dans l'hémicycle. Reste à convaincre ses collègues LR. "Si ça me permet en tout cas de faire évoluer les mentalités dans mon groupe politique à l'Assemblée nationale, écoutez, c'est banco", glisse-t-il. "Je suis un peu l'ovni de la droite républicaine", assure-t-il. Le député LR craignait que la proposition de loi "créée une discrimination à l'embauche pour les femmes". Mais "après réflexion, après avoir fait le test et échangé avec beaucoup de femmes de ma circonscription, si ça peut effectivement permettre à certaines femmes de pouvoir rester chez elles ou en tout cas d'avoir un arrêt de travail", il y est favorable, déclare-t-il.
Le texte propose 13 jours d'arrêt par an en cas de "menstruations incapacitantes", sans délai de carence, pris en charge intégralement par la Sécurité sociale, sous réserve d'un certificat médical valable pour un an. D'autant que, selon l'élu LR, dans les "pays voisins européens, certains l'ont déjà adopté et ça ne crée pas un engouement de la part des femmes, toutes les femmes ne vont pas avoir recours à ce congé", précise-t-il. Un dispositif similaire a été adopté en Espagne en février 2023.
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