Le sexisme au quotidien persiste, selon un rapport du Haut Conseil à l'égalité femmes-hommes
Le premier "Baromètre sexisme", paru à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, s'inscrit dans la suite du mouvement #MeToo et sur fond de hausse du nombre de plaintes contre les violences sexuelles.
A la maison, au travail ou dans les transports, le sexisme reste ancré dans le quotidien des Françaises. C'est ce que relève le Haut Conseil à l'égalité femmes-hommes dans un rapport publié lundi 7 mars, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes. Le premier "Baromètre sexisme" s'inscrit dans la suite du mouvement #MeToo et sur fond de hausse du nombre de plaintes contre les violences sexuelles.
Le rapport met en avant des chiffres "alarmants" : six Françaises sur dix disent avoir subi un acte ou des propos sexistes dans la rue et les transports, 46% des femmes interrogées ont vécu des actes sexistes au travail, et 43% en sont victimes chez elles. Les actes jugés sexistes dans le rapport vont des remarques "comme ressort de l'humour" (que 57% des femmes disent avoir vécues) à l'écart de salaire à poste ou compétences égales (concernant 21% du panel).
Le Haut Conseil souligne dans son rapport que les "jeunes femmes semblent davantage exposées" ou prennent plus conscience du sujet que les générations précédentes. Par exemple, 13% des femmes interrogées déclarent avoir subi un acte sexuel imposé, mais ce chiffre s'élève à 20% chez les 18-34 ans.
Deux sondés sur trois "en faveur" des mouvements comme #MeToo
Face à "un contexte socio-culturel général propice au sexisme" dépeint par l'instance, les mouvements de dénonciation des gestes sexistes comme #MeToo reçoivent l'approbation de la majorité de l'opinion. Deux Français sur trois se disent "en faveur de ces mouvements", et 52% des personnes interrogées les considèrent comme "nécessaires". Un Français sur trois se dit désormais attentif à ne pas être sexiste dans ses actes et propos. Mais 26% des hommes interrogés font part de leur "peur d'être perçu comme sexiste" au moment d'aborder une femme. Chez les 25-34 ans, cette part s'élève à 40%.
Pour sensibiliser les Français au sexisme, le Haut Conseil appelle à lutter en priorité "contre l'impunité des violences sexistes et sexuelles" et à garantir une éducation à la vie affective et sexuelle lors du cursus scolaire, comme inscrit dans la loi depuis 2001. Quant à l'arsenal judiciaire dans la lutte contre les actes sexistes, huit Français sur dix estiment que les sanctions sont "insuffisantes ou mal appliquées", et 53% des Français "ne se sentent pas informés sur les lois et sanctions existantes pour lutter contre le sexisme".
L'enquête a été menée par l'institut Viavoice pour le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, du 2 au 16 février 2022 auprès de 3 000 Français et Françaises de plus de 15 ans.
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