Mexique : la justice interdit la vente d'une Barbie à l'effigie de Frida Kahlo
La commercialisation par la société Mattel d'une poupée à l'effigie de l'artiste mexicaine Frida Kahlo a déclenché un différend commercial entre des membres de la famille et une société basée à Miami (Etats-Unis), qui estime posséder les droits sur son image.
Barbie ne peut pas être tout ce qu'elle veut. Un juge mexicain a interdit au groupe américain Mattel de commercialiser au Mexique une poupée Barbie à l'effigie de la peintre Frida Kahlo (1907-1954), donnant ainsi raison à la famille de l'artiste. Cette décision s'applique immédiatement, mais Mattel peut faire appel, a annoncé jeudi 19 avril l'avocat de cette dernière.
Le juge a ordonné à Mattel et ses distributeurs qu'ils "s'abstiennent de tout acte tendant à utiliser la marque, l'image ou l'œuvre de Frida Kahlo". La famille de l'artiste mexicaine espère désormais pouvoir engager une procédure juridique aux Etats-Unis afin d'obtenir que la poupée soit également interdite dans ce pays, précise l'avocat.
En mars, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, le fabricant américain de jouets avait dévoilé une série de poupées à l'effigie de personnalités, baptisée "Inspiring Women" (femmes inspirantes), parmi lesquelles figure Frida Kahlo.
L'épouse du grand muraliste mexicain Diego Rivera – et un temps l'amante du révolutionnaire russe exilé Léon Trotski –, Frida Kahlo est considérée comme l'une des plus grandes peintres du XXe siècle pour ses émouvants auto-portraits, dans lesquels elle exprimait à la fois sa douleur physique et son isolement. Mais la famille de l'artiste mexicaine a contesté à la société californienne le droit de commercialiser cette poupée.
Chaussures, carnets, sacs, parfum ou tequila
"Je suis ravie car je crois que justice a été rendue : c'est nous la famille Kahlo qui détenons les droits pour toutes ces choses", a confié à l'AFP Mara Romeo, la petite-nièce de l'artiste. De son côté, Mattel pense être détenteur des droits car le fabricants de jouets estime avoir "travaillé en étroite collaboration avec Frida Kahlo Corporation", basée à Miami (Etats-Unis), et "qui détient tous les droits liés au nom et à l'identité de Frida Kahlo."
Cette société basée en Floride a bien été fondée par la famille de l'artiste, reconnaît l'avocat de Mara Romeo, mais en association avec la société Casablanca Distributors, qui selon lui n'a pas respecté le contrat en omettant d'informer les proches de l'usage fait de l'image de l'artiste. Le visage de Frida Kahlo – et son fameux monosourcil – a été décliné à travers des dizaines d'objets au cours des dernières années : chaussures, carnets, sacs, parfum ou tequila.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.