: Tribune "En soutien à nos consœurs du 'Parisien'" : 62 femmes journalistes de "L'Obs" déplorent les inégalités salariales
Après l'initiative de plusieurs dizaines de femmes journalistes du "Parisien" contre la composition exclusivement masculine de la rédaction en chef du journal, 62 journalistes de "L'Obs" publient une tribune de soutien à leurs consœurs et en profitent pour dénoncer les écarts de salaires au sein de leur propre rédaction.
La fronde contre les inégalités salariales entre les femmes et les hommes prend de l'ampleur. Jeudi 11 janvier, 77 journalistes du Parisien ont protesté contre la composition exclusivement masculine de la rédaction en chef du journal. Une initiative soutenue, lundi 15 janvier, par 62 femmes journalistes de l'hebdomadaire L'Obs qui en profitent pour dénoncer la composition de leur propre "direction de la rédaction exclusivement masculine" et les inégalités salariales au sein de leur journal, dans la tribune publiée ci-dessous.
Très chères consœurs du Parisien,
Ce jeudi 11 janvier, vous êtes 77, femmes et journalistes, à avoir présenté votre candidature au poste de rédactrice en chef "pour protester contre l'absence de femmes à la direction du titre". Dans ce texte, que vous avez toutes individuellement envoyé à votre direction, vous commencez par présenter une candidature de principe : "Mon profil ne correspond peut-être pas au poste actuellement ouvert. En revanche, de nombreuses femmes en ont pleinement les qualifications." Vous en profitez pour questionner : "Comment faire vivre un débat salutaire au cœur même d'une rédaction sans pluralité des profils à sa tête ?"
A L'Obs, la direction générale est occupée par une femme, Dominique Levy.
Au niveau de la rédaction, nous constatons une parité parfaite parmi les chefs de services. Mais notre direction de la rédaction est exclusivement masculine et la rédaction en chef ne compte que deux femmes, pour quatre hommes. De plus, alors que parmi les journalistes les femmes sont majoritaires, leurs collègues masculins affichent en moyenne des salaires plus élevés.
Nous déplorons collectivement ces inégalités et apportons tout notre soutien, en association avec de nombreux hommes de la rédaction qui ont manifesté leur solidarité, à nos consœurs du Parisien. Car comme vous l’avez si bien dit : "Etre une femme n'est pas une compétence, mais être un homme non plus."
Ont signé cette tribune : Cécile Amar, Moé Angeleri, Emmanuelle Anizon, Louise Auvitu, Carole Barjon, Nebia Bendjebbour, Nathalie Bensahel, Morgane Bertrand, Emmanuelle Bonneau, Corinne Bouchouchi, Christel Brion, Emilie Brouze, Doan Bui, Marie Campistron, Audrey Cerdan, Charlotte Cieslinski, Marie-Hélène, Clavel-Catteau, Sara Daniel, Sarah Diffalah, Estelle Dumout, Sylvie Duyck-Dunoyer, Sophie Fay, Claire Fleury, Nathalie Funès, Ursula Gauthier, Mathilde Goupil, Sophie Grassin, Renée Greusard, Véronique Groussard, Marie Guichoux, Sarah Halifa-Legrand, Marina Hammoutène, Emmanuelle Hirschauer, Marjolaine Jarry, Barbara Krief, Violette Lazard, Nolwenn Le Blevennec, Marie Lemonnier, Elodie Lepage, Mélody Locard, Céline Lussato, Véronique Macon, Florence Malleron, Caroline Michel, Dominique Nora, Chloé Pilorget-Rezzouk, Véronique Radier, Agathe Ranc, Jade Raoulx, Veronique Rautenberg, Hélène Riffaudeau, Bérénice Rocfort-Giovanni, Amandine Schmitt, Camille Simon, Anne Sogno, Natacha Tatu, Marlène Thomas, Lise Tiano, Laura Thouny, Marie Vaton, Dorane Vignando, Elsa Vigoureux.
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