Parcoursup : "Ce n'est pas si clair que ça", déplorent des professeurs "aussi paumés" que leurs élèves
À deux jours de l'ouverture de Parcoursup, la nouvelle plate-forme d'inscription à l'université, les élèves de terminale et leurs professeurs tentent de comprendre les nouvelles règles.
La nouvelle plate-forme d'inscription à la fac sera lancé lundi 15 janvier. Parcoursup remplace la très controversée APB. C'est ici désormais que les élèves de terminale doivent entrer leurs vœux de formation pour la rentrée à venir.
Mais, ce changement s'accompagne aussi de nouvelles règles d'accès à l'université. Les modalités s'inscrivant au fil des jours, le ministère de l’Enseignement supérieur et les universités semblent avancer en tâtonnant. Les profs et les élèves, eux, semblent perdus.
Dans les allées du salon post-bac, à la Grande Halle de la Villette à Paris, la nouvelle plate-forme est en vedette et le stand Parcoursup est le plus couru. Mais pas forcément pour les bonnes raisons. Ici, les intervenants tentent d’expliquer les subtilités du successeur d’APB. Les professeurs de lycée sont les plus attentifs.
"On est venu avec des élèves et en même temps j'avoue qu'on en profite : on vient surtout pour la procédure du Parcoursup qui n'est pas forcément si clair que ça, déplore Vincent qui vient d'être nommé second professeur principal d’une classe de terminale. "Je viens notamment de découvrir qu'il y avait des sous-vœux", confie-t-il. Sans aucune formation préalable, le jeune professeur reconnaît qu'il est "aussi paumé que les élèves".
"Si je ne suis pas acceptée..."
Les lycéens se pressent aussi autour des stands de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). L'an dernier, la filière sport a été la plus demandée. Enora sait que la concurrence sera rude "mais, c'est ce que je veux faire donc je vais continuer dans cette voie-là", affirme la jeune fille qui a tout de même envisagé de ne pas être prise : "Si je ne suis pas acceptée en Staps, j'espère l'être en droit."
Un plan B est nécessaire car si le tirage au sort est supprimé cette année, les universités ne pousseront pas leurs murs pour autant. Les élèves le savent : il n’y aura pas forcément de la place pour tout le monde dans les filières les plus demandées.
Découragée par la réponse d'une université
Certains se découragent d’avance en s’autocensurant, poussés aussi par les universités comme Ashna et Jenissa. Les deux lycéennes sont en Bac technologique Sciences et technologies du management et de la gestion (STMG) en Seine-Saint-Denis. L'une rêve d’une licence de droit à Paris et l'autre, d’une licence de sciences de l’éducation, pour l'autre.
"Franchement, la vérité, on m'a un peu démoralisée, admet Ashna. Panthéon-La Sorbonne et Panthéon-Assas m'ont dit que les STMG n'étaient pas trop accessibles et que le taux de réussite était quasi-nul."
Ils étaient réticents à nous prendre. Après, ils m'ont dit de postuler quand même, de voir... Mais, bon si c'est pour postuler et perdre un vœu, ça ne sert à rien.
Ashna, élève de Terminale en Seine-Saint-Denisà franceinfo
Officiellement, pas de sélection à l'entrée
"On a certaines craintes parce qu'on est issues d'un Bac technologiques et pas d'un Bac général", renchérit Jenissa. Bien qu'officiellement, avec la nouvelle réforme, il n'y a pas de sélection à l'entrée à l'université, la jeune femme pense qu''ils regardent quand même les bulletins, les appréciations, les notes et qu'ils [les] prennent en compte." Pourtant, Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, l'assure : "Le baccalauréat donne accès à l'enseignement supérieur, les filières des licences restent des filières non sélectives".
Avec cette nouvelle réforme et ces nouvelles règles, le sentiment général est que cette année sera une année de rodage. Beaucoup de lycéens craignent de devoir essuyer les plâtres.
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