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Béziers : décès de la prof de maths qui s'était immolée par le feu

Au lendemain de son geste désespéré dans la cour de son établissement, à l'heure de la récréation, l'enseignante du lycée Jean-Moulin de Béziers, brûlée au troisième degré, n'a pas survécu. _ Peu avant l'annonce de sa mort, ses collègues, réunis devant les grilles du lycée, estimaient que "cet acte symbolique" témoignait de leur "difficulté à accomplir leur mission". Ils ont décidé depuis d'organiser lundi avec leurs élèves une marche à sa mémoire.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © AFP / Boris Horvat)

L'enseignante était censée avoir cours hier matin entre 9h et 10h. Mais, selon des témoins, elle l'aurait annulé, se serait postée sous le préau de l'établissement quelques minutes avant la sonnerie de la récréation, se serait aspergée d'essence, puis y aurait mis le feu, en s'avançant dans la cour.
_ Un geste désespéré, mais manifestement préparé. Un geste "symbolique", selon ses collègues.

Brûlée au troisième degré sur 95% du corps, selon une source médicale citée par l'AFP, elle avait été conduite au CHU de Montpellier dans un état "très préoccupant", avant de décéder de ses blessures. Ce matin, pourtant, le procureur de la République de Béziers, la disait hors de danger.
_ Elle s'appelait Lise, avait 44 ans et enseignait depuis dix ans dans ce lycée de 3.000 élèves, l'un des deux plus grands de Languedoc-Roussillon.

"Cet acte nous bouleverse et nous interroge tous", ont déclaré ce midi ses 280 collègues, dans un communiqué lu devant les grilles de l'établissement.
Hier, le ministre de l'Education Luc Chatel, venu sur place, la décrivait comme fragile psychologiquement et "bénéficiant d'un suivi pédagogique et médical". Et la plupart des syndicats restaient eux prudents, refusant de se prononcer sur l'éventuel lien entre la détresse profonde de l'enseignante et son travail.
Mais le Snes a tout de même réclamé au niveau national un "débat" sur le métier d'enseignant. Et le Snalc estimé que son geste exprimait "l'immense malaise de toute une profession".

Les collègues de la professeure de mathématiques, après avoir appris la nouvelle, ont décidé en assemblée générale de suspendre les cours lundi, pour aller défiler dans la ville, avec leurs élèves qu'ils appellent à s'habiller de blanc.

Cécile Quéguiner, avec agences

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