Mobilisations propalestiniennes à Sciences Po : quel est le montant annuel versé par la région Île-de-France à l'Institut d’études politiques ?
La mobilisation d’étudiants en faveur des Palestiniens continue de faire des remous. Lundi 29 avril, la région Ile-de-France a décidé de suspendre ses subventions à destination de Sciences Po Paris, qui a été le lieu d’une mobilisation pro-Gaza la semaine dernière et alors que le campus de la Sorbonne a également été occupé quelques heures.
Pour Valérie Pécresse, présidente de la région, il s'agit d'un geste politique revendiqué. "Une minorité de radicalisés appelant à la haine antisémite, et instrumentalisés par la LFI et ses alliés islamo-gauchistes, ne peuvent pas dicter leur loi à l'ensemble de la communauté éducative", a-t-elle écrit sur X. Vendredi 26 avril, une journée de blocage et de mobilisation, émaillée de tensions, s'était tenue à Sciences Po Paris, en présence de plusieurs députés LFI.
Un million d'euros sur 200 millions de budget annuel
En conséquence, Valérie Pécresse coupe donc le soutien régional à l'institut d'études politiques, soit un million d'euros pour 2024 dans le cadre du contrat de plan Etat-région. Cette somme est à ramener sur le budget global de l'IEP qui s'élève à 200 millions d'euros par an. D'autres "crédits de fonctionnement", seront également suspendus a précisé la présidente de région, notamment des sommes destinées à la mobilité internationale.
"A chaque fois que nous avons eu le sentiment qu'il y avait des valeurs fondamentales qui étaient remises en cause, qu'il y avait des principes sur lesquels nous ne pouvions pas céder, nous avons toujours fait en sorte que l'argent public, en tout cas l'argent de la région, n'aille pas cautionner certaines dérives", a précisé sur franceinfo Othman Nasrou, vice-président de la région Île-de-France.
"Nous suspendons nos financements le temps que l'ordre revienne, une suspension provisoire en attendant que le désordre cesse"
Othman Nasrou, vice-président de la région Île-de-Franceà franceinfo
Mardi matin, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, précise que "L'Etat ne coupera pas ses subventions à Sciences Po". "Je laisse à Valérie Pécresse, la responsabilité de ses décisions", a-t-elle précisé sur France 2.
"Il faut remettre dans le contexte : les financements donnés par la Région à Sciences Po, c'est de l'ordre d'un million d'euros sur le contrat plan Etat/région" alors que l'Etat verse "75 millions d'euros" de subventions à l'établissement, a précisé Sylvie Retailleau. "Pour le million de Valérie Pécresse, je lui laisse sa responsabilité", répète la ministre de l'Enseignement supérieur. En ce qui concerne l'État, sa "responsabilité" est d'assurer la "continuité du service public" et de "permettre aux 15 000 étudiants" de "retrouver un cadre serein pour étudier" et de "ne pas les pénaliser par rapport aux 80" qui bloquent.
"Deux poids, deux mesures"
Après cette annonce, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer un "deux poids, deux mesures", référence aux subventions régionales que le lycée privé Stanislas a conservé, malgré les dérives dénoncées dans un rapport de l’Inspection générale. "Quand il s'agit de suspendre les subventions au lycée Stanislas parce que l'ancien directeur (d'internat) consultait de manière régulière des sites pédopornographiques (...), c'est silence radio côté Valérie Pécresse", a notamment critiqué le groupe socialiste, écologiste et radical au conseil régional, sur X.
Cette décision de Valérie Pécresse n’est pas sans rappeler celle visant l’Institut d’Etudes politiques de Grenoble, en 2021. À l’époque, lorsque Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhône-Alpes, avait coupé les subventions accusant l’école de "longue dérive idéologique et communautariste".
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