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Carte scolaire 2013 : les départements gagnants... et les déçus
INFOGRAPHIE | Le premier degré est la "priorité absolue" dans "la refondation de l'école", d'après le gouvernement. Sur les 60.000 nouveaux postes prévus dans les cinq ans, les deux tiers iront à l'école primaire et à la maternelle. A l'heure des ultimes négociations dans les départements sur la prochaine rentrée scolaire, France Info et France Bleu ont voulu savoir comment sont répartis ces nouveaux postes et sur quels critères?Cliquez sur notre carte interactive pour connaître la situation de votre département.
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Un "changement de cap", "on respire", "la vapeur est inversée". Dans les
sections départementales des syndicats de l'éducation et chez les parents d'élèves,
on ne cache pas un certain soulagement alors que se négocient les ultimes
arbitrages sur les postes dans les écoles pour septembre prochain.
3.006 postes pour le premier degré
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Il faut dire
que cette prochaine rentrée marque un tournant. Pour la première fois depuis
plusieurs années, la plupart des départements - ils sont 76 sur 100 - gagnent
des postes en primaire et maternelle. Vincent Peillon a accordé 3.006 postes au
premier degré, sa "*priorité absolue* ". France Info s'est donc penché
sur la répartition de ces postes en prenant en compte les chiffres transmis par les antennes syndicales et par certains rectorats.
Une répartition mathématique ?
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Premier constat : un effort est porté sur le taux
d'encadrement des enfants. Quand le nombre d'élèves augmente, celui des postes
aussi. C'est notamment le cas du Rhône qui récolte 191 postes pour 2.750
enfants attendus (on peut également citer le Val-d'Oise ou encore l'Essonne).
Inversement, là où la démographie scolaire est en baisse, le nombre de postes
chute. L'Indre perd par exemple neuf postes pour 239 élèves en moins.
Mais la règle mathématique ne s'applique pas partout. Dans
le Morbihan par exemple, si les écoles devraient accueillir 65 élèves de moins
en septembre, le département gagne douze postes (C'est également le cas pour la
Manche, l'Aisne, le Calvados ou encore les Alpes-de-Haute-Provence). Car il ne
s'agit pas seulement de s'adapter à la démographie. Les postes supplémentaires
servent également à renforcer le nombre d'enseignants remplaçants, une
catégorie décimée par les coupes claires du précédent gouvernement. Mais sur le terrain, les représentants des enseignants et des parents d'élèves estiment que l'effort est encore insuffisant.
Des postes surnuméraires... là où c'est possible
Le taux d'encadrement n'est pas le seul critère
d'attribution pour les postes à la rentrée. Le ministère de l'Education voulait
aussi développer le "Plus de maîtres que de classes", un dispositif qui permet
à des enseignants de travailler par petits groupes avec des enfants scolarisés
dans des zones prioritaires. La Sarthe va, par exemple, être dotée de 10 postes
surnuméraires, il y en aura cinq dans l'Orne ou encore six en Charente-Maritime.
Mais dans la plupart des départements, d'après les
syndicats, le nombre de postes ne permettra pas de traduire sur le terrain la
volonté ministérielle. Dans le Territoire de Belfort notamment, le Snuipp
estime qu'avec 10 enseignants supplémentaires à la rentrée prochaine, il sera
impossible de dégager du personnel pour la mise en place du dispositif. Patience,
répond-on rue de Grenelle, Vincent Peillon a annoncé 7.000 postes sur
l'ensemble du quinquennat pour le "Plus de maîtres que de classes".
Vers 30% des moins de trois ans scolarisés ?
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Dernière priorité : l'accueil des enfants de moins de trois
ans dans les secteurs défavorisés. A terme, le ministère espère voir 30% des
enfants concernés dans des salles de classe. C'est aussi l'une des raisons pour
lesquelles les académies franciliennes comptent parmi les mieux dotées à la
rentrée prochaine.
Dans le Val-d'Oise, le rectorat prévoit par exemple la
scolarisation de 408 élèves. La mesure concerne également les zones
rurales. Dans la Sarthe, cinq postes sont prévus pour l'accueil des moins de
trois ans en septembre prochain. Mais, là encore, les syndicats et les parents d'élèves jugent l'effort insuffisant. En Seine-Saint-Denis, d'après la FCPE du département, *"3.000 familles ont déposé des demandes d'accueil pour des enfants de moins de trois ans alors que quelque dizaines seulement pourront être pris en charge dans les écoles"* .
> Le ministère de l'Education nationale attend le résultat des dernières discussions locales pour communiquer sur les chiffres. Et il n'a pas souhaité répondre à nos questions sur ses priorités dans la répartition des postes et sur les inquiétudes des syndicats et des parents d'élèves.
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