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Chercheurs et étudiants en force dans les manifestations

Les manifestations contre la politique éducative du gouvernement ont réuni plusieurs milliers de personnes à travers toute la France. Des cortèges ont défilé à Paris, Rennes, Strasbourg ou Toulouse. Les étudiants opposés à la réforme des universités et les chercheurs qui protestent contre celle de leur statut formaient le gros des manifestants.
Article rédigé par franceinfo
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Pour la défense de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la
recherche, c'était le large mot d'ordre lancé par le syndicat enseignant FSU, la coordination nationale des universités, d'une intersyndicale de l'enseignement supérieur et de la recherche, et la coordination étudiante. Ces manifestations ponctuaient la sixième semaine de mobilisation dans les universités.
_ Mais si tous les acteurs de l'enseignement, de la maternelle à l'université étaient potentiellement concernés, ce sont surtout les étudiants et les chercheurs qui constituent l'essentiel des troupes.

Des manifestations se sont déroulées dans 23 villes, rassemblant 30.000 à 60.000 personnes.
A Paris, environ 25.000 personnes ont battu le pavé sous le soleil de République à Nation, l'un des parcours traditionnels des manifestations parisiennes. A Rennes, ils étaient entre 2.000 et 3.000, dans cette ville étudiante (60.000 sur 210.000 habitants) qui vit au rythme des facs bloquées depuis deux mois (Rennes II, Langues et Sciences humaines notamment).
A Strasbourg, quelques 2.000 personnes se sont rassemblées place Kléber, où de légers incidents ont eu lieu avec la police. 2.300 à 4.000 personnes sont parties de la place du Capitole à Toulouse, où l'université Toulouse II-Le Mirail était toujours fermée et l'université Toulouse III-Paul Sabatier était bloquée. A Marseille, ce sont 1.000 à 3.000 personnes qui ont dévalé les rues de la gare Saint-Charles au Vieux port.

_ Des cortèges se sont aussi formés à Lyon, Toulon, Nancy, Besançon, Montpellier ou encore Perpignan. Une quarantaine d'universités sur 79 seraient par ailleurs bloquées.

LRU, statut des enseignants chercheurs et formation des professeurs

“Cette manifestation montre l'insatisfaction persistante du monde de l'Education et est une étape dans la préparation du 19 mars”, journée
interprofessionnelle de grève et de manifestations, analysait Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, dans le cortège parisien.
_ “Nous sommes toujours sur la demande d'un report de la réforme de la formation des enseignants ”, a affirmé Jean Fabbri, pour le Snesup-FSU (premier syndicat de l'enseignement supérieur).

Mais la plupart des banderoles et des mots d'ordres reflétaient la coloration estudiantine et “chercheuse” du mouvement d'aujourd'hui : “Non à la casse du service public d'éducation d'enseignement supérieur et de la recherche”, pouvait-on lire à Toulouse, “Contre la LRU, tous dans la rue” scandaient des étudiants un peu plus loin, ainsi que “L'université n'est pas une entreprise”, ou encore “Darcos-Pécresse : carton rouge !”.

“Cette semaine, c'est vraiment reparti. On sent un renouveau de
la mobilisation ”, estimait Pierre Bedouet, étudiant en deuxième année à l'IUT de Rennes, balayant le sentiment de lassitude porté par certains étudiants qui trouvent refuge dans les bibliothèques universitaires pour tenter de récupérer les cours annulés.

Grégoire Lecalot, avec agences

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