Education : les mesures de Gabriel Attal sont "des effets d'annonce qui ne vont pas répondre aux enjeux", selon le SGEN-CFDT
Les mesures de Gabriel Attal sont "des effets d'annonce qui ne vont pas répondre aux enjeux" selon Caroline Brisedoux, secrétaire nationale du syndicat enseignant SGEN-CFDT, membre du Conseil supérieur de l’éducation, invitée mardi 5 décembre sur franceinfo alors que le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a dévoilé une série de mesures pour répondre à la baisse de niveau des élèves en maths et en français, révélée par l'enquête Pisa.
Parmi les annonces, il y a la décision du redoublement qui revient en dernier recours à l'équipe pédagogique, un brevet des collèges qui conditionne l'entrée au lycée ou encore des groupes de niveaux dans chaque classe dès la sixième en maths et en français. Des mesures insuffisantes selon Caroline Brisedoux, "ce sont des effets d'annonce qui ne vont absolument pas répondre aux enjeux de réduction des inégalités, de santé des élèves, et de condition de travail des enseignants".
"Le redoublement impacte négativement les trajectoires scolaires"
Elle déplore les réformes trop rapides et successives : "On a besoin de temps long, de stabilité. Ce changement perpétuel épuise les enseignants. On a pas le temps de travailler". Caroline Brisedoux s'inquiète des moyens dédiés à la mise en place des groupes de trois niveaux en maths et en français dès la sixième et la cinquième dès la rentrée prochaine, puis élargie à la quatrième et la troisième en 2025 : "Il faut des moyens, mais nous sommes dans un contexte de diminution des effectifs. Là encore, c'est une vieille recette qui a montré ses effets négatifs... On va mettre de côté les élèves en difficulté, ça va les discriminer et entraîner une perte d'estime de soi des élèves. Cela a un impact négatif très fort sur la trajectoire scolaire".
Même problème, selon elle, sur le redoublement. Caroline Brisedoux alerte : "Contrairement au bon sens qu'on pourrait avoir, les études montrent que le redoublement impacte négativement les trajectoires scolaires, et c'est le meilleur déterminant du décrochage scolaire". Elle affirme être "totalement opposée" au brevet des collèges qui déterminerait l'entrée au lycée, "qui sera du coup un concours d'entrée au lycée. Il y a un travail à faire sur l'orientation des élèves, mais la proposition du ministre n'apportera rien aux élèves".
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