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Les ados français sont doués pour résoudre des problèmes non scolaires, selon une étude Pisa

Une étude internationale évalue la capacité d'adolescents de 15 ans à résoudre des problèmes concrets "que l'on rencontre presque tous les jours au XXIe siècle". Et les Français se distinguent.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un élève découvre les sujets de l'épreuve de philosophie du baccalauréat 2011, le 16 juin 2011 à Paris. (MARTIN BUREAU / AFP)

Les jeunes français sont doués pour résoudre des problèmes... non scolaires. La capacité des adolescents de 15 ans à résoudre des problèmes concrets de la vie quotidienne apparaît en France supérieure à la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ce sont les conclusions d'une étude du Programme international de suivis des acquis des élèves (Pisa) dévoilée mardi 1er avril (étude en anglais). Comment expliquer ces bons résultats et pourquoi faut-il néanmoins les relativiser ? Eléments de réponse.

Que dit cette étude ?

Etablir le plan de table d'une fête, où certains invités se côtoient, d'autres pas, optimiser les réglages d'un lecteur MP3, acheter sur un distributeur des billets de train au meilleur prix... L'OCDE a évalué la capacité d'adolescents de 15 ans à résoudre des problèmes concrets "que l'on rencontre presque tous les jours au XXIe siècle", compétence devenue nécessaire dans le monde professionnel.

En Australie, au Brésil, en Italie, au Japon, en Corée du Sud, à Macao, en Serbie, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, les élèves sont plus doués pour la résolution de problèmes de mathématiques, en lecture et en sciences. Les garçons se débrouillent mieux que les filles dans 23 pays ou économies. En France, leurs résultats sont équivalents, mais il y a davantage de garçons parmi les élèves très performants.

L'Hexagone affiche 12% d'élèves très performants et 16% d'élèves en difficulté, contre respectivement 11% et 21% en moyenne dans les pays de l'OCDE. Le premier groupe – un lycéen sur 8 – est capable "d'explorer systématiquement une situation de problème complexe, d'élaborer des solutions à plusieurs étapes qui tiennent compte de toutes les contraintes données dans le problème, et d'adapter sa stratégie en fonction des informations qu'il reçoit en retour". Mais un lycéen français sur six peut uniquement résoudre des problèmes très simples, comme meubler une pièce à moindre coût en piochant dans un catalogue. C'est en Asie – Singapour, Corée, Japon, Macao, Hong Kong, Shanghai, avec des scores de 562 à 536 points– que les élèves se débrouillent le mieux, parmi 44 pays ou économies membres de l'OCDE ou partenaires.

Comment expliquer ces bons résultats ?

"Ne pas être sur papier, mais sur ordinateur, motive beaucoup plus les élèves", estime Sophie Vayssettes, spécialiste de l'éducation française à l'OCDE, évoquant "un effet anxiogène beaucoup moins important, un manque de confiance et de motivation moins important" permettant aux lycéens français "de se désinhiber, d'être plus à l'aise, par rapport aux mathématiques où il y a une telle pression". En résolution de problèmes, "ils peuvent tâtonner, s'adapter, oser essayer, apprendre de leurs erreurs".

Comment exploiter cet atout ?

Etant donné ces résultats, "il serait intéressant d'appliquer la manière dont les élèves interagissent à la résolution de problèmes à d'autres matières, comme les mathématiques, partir du concret et aller vers l'abstrait", explique Sophie Vayssettes.

"Apprendre aux élèves à apprendre par eux-mêmes, à essayer de trouver des solutions par eux-mêmes, tout en ayant les professeurs, qui sont là bien entendu pour les aider, les conseiller et à la fin leur expliquer la solution."

Pourquoi ces résultats sont à relativiser ?

Avec 511 points, les Français se situent au-dessus de la moyenne de l'OCDE (500 points) et "obtiennent de meilleurs résultats en résolution de problèmes qu'en mathématiques". Une fois n'est pas coutume, leurs résultats en résolution de problèmes "semblent moins liés à leur milieu socio-économique que dans d'autres pays". En décembre, le principal volet de Pisa avait souligné au contraire qu'en France, les résultats dans les disciplines traditionnelles, comme les maths, étaient plus influencés qu'ailleurs par l'origine socio-économique.

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