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"On saupoudre, on réparti les moyens" : six syndicats enseignants appellent à la grève des AESH, les accompagnants des élèves en situation de handicap

Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) descendent une nouvelle fois dans la rue pour réclamer de meilleurs salaires et un statut non-précaire.
Article rédigé par franceinfo - Fanny Imbert
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation des Accompagnants des élèves en situation de handicap à Paris, en avril 2022. (S?BASTIEN MUYLAERT / MAXPPP)

Depuis dix ans, Virginie est accompagnante d'élèves en situation de handicap (AESH). Contractuelle, à temps partiel dans deux lycées parisiens, elle touche moins de 900 euros par mois. "Heureusement que je travaille à côté", glisse-t-elle. Cela lui permet d'augmenter ses revenus, car dit-elle, "si je n'avais pas ça, tout mon salaire passerait dans la nourriture".  

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À la faible rémunération, s'ajoute le statut particulièrement précaire : temps partiel imposé, statut contractuel et peu de perspectives d'évolution. C'en est trop, elle espère quitter le métier dans quelques mois. "Honnêtement, je ne connais aucun AESH qui veut rester. Et ce sera bientôt mon cas, j'espère partir dans quelques mois. Parce que ras-le-bol en fait. Et qui dit plus d'AESH, dit plus d'élèves handicapés dans les écoles." 

Un enjeu aussi pour l'inclusion des élèves handicapés

C'est précisément ce que craint Emmanuel Séchet, secrétaire général adjoint du syndicat enseignant SNES-FSU. "On saupoudre, on réparti ces moyens sur plusieurs collèges, sur plusieurs écoles en donnant à chaque élève un peu moins que ce qu'il aurait besoin. On essaie comme ça de couvrir à peu près tous les élèves, mais dans des conditions qui ne sont pas bonnes pour une réelle inclusion de ces élèves."

Six syndicats enseignants appellent à faire grève mardi 13 juin. Un rassemblement est prévu devant le ministère de l'Éducation nationale. Ils dénoncent leur statut et revendiquent de meilleurs salaires pour les assistants qui accompagnent et soutiennent les élèves en situation de handicap en classe.


Si Emmanuel Macron a annoncé fin avril que les accompagnants, recrutés jusqu'ici uniquement sur le temps scolaire (28 heures), pourront l'être désormais 35 heures afin d'être présents aussi sur le temps extrascolaire, la mesure est insuffisante selon les syndicats qui veulent une vraie reconnaissance, notamment à travers la création d'un statut à part entière. Plus de 130 000 AESH, pour 80 000 équivalents temps pleins travaillés (ETPT), accompagnent actuellement 430 000 enfants, selon les chiffres du ministère publiés à la rentrée de septembre 2022.

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