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Exclusion des élèves radicalisés : l'Assemblée nationale divisée après les propos de Gabriel Attal

Le ministre de l'Éducation veut "sortir" les élèves radicalisés des établissements scolaires et réfléchit à des "structures spécialisées pour les accueillir". Une annonce diversement appécié par les oppositions.
Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'Assemblée nationale le 28 juin 2022. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Certains opinent, d'autres parlent d'annonces de " communication". Gabriel Attal a déclaré vouloir " sortir" les élèves radicalisés des établissements scolaires. Le ministre de l'Éducation nationale se dit en faveur de " mesures d'exclusion".

À l'Assemblée, les Républicains sont d'accord, la gauche s'interroge et certains y voient une nouvelle manière pour le jeune ministre, de communiquer sur son action. 

Pour la droite, Gabriel Attal a "raison"

La droite le dit clairement : Gabriel Attal a " raison" de vouloir extraire les élèves radicalisés des écoles. La députée Les Républicains Annie Genevard s'explique : " Il faut évidemment étudier chaque cas avec beaucoup d'attention pour évaluer cette dangerosité potentielle. Mais surtout, si on les sort du milieu ordinaire, il faut trouver des solutions." Elle est favorable à la création d'une structure spécialisée pour encadrer ces jeunes : " Une structure qui fasse intervenir non seulement des enseignants, mais également des psychologues, des juristes, des représentants de l'ordre public."

Pas le temps d'attendre, répond le Rassemblement national,  notamment le député Roger Chudeau. 

"Gabriel Attal a le don pour réinventer des dispositifs qui existent déjà."

Roger Chudeau, député RN

à franceinfo

Il estime qu'il faut envoyer les adolescents radicalisés vers des structures déjà existantes : " Il existe plus de 400 dispositifs relais. C'est un petit groupe d'élèves encadrés par des professeurs chevronnés et formés à cet effet, qui sont retirés de leur établissement parce qu'ils se tiennent mal, parce qu'ils sont incontrôlables."

La gauche s'oppose à toute exclusion

En revanche, la gauche est plutôt opposée au principe d'extraire ces jeunes des écoles. C'est l'avis de l'insoumis Rodrigo Arenas.  Pour lui, le ministre devrait avoir d'autres priorités : "Plutôt que de jeter la vindicte sur ces enseignants qui ne servirait à rien, parce que c'est ça le message derrière chaque élève qui serait irrécupérable, il ferait mieux de se concentrer à donner les moyens à l'école publique pour justement faire face à cela."

"C'est très étonnant qu'un ministre de l'Éducation nationale explique que l'école ne sert à rien pour ses élèves. Il contrevient, du coup, à tout le projet d'émancipation des enfants dans notre pays."

Rodrigo Arenas, député LFI de Paris

à franceinfo

Tout comme ses collègues des autres camps, le député insoumis s'interroge sur les raisons de cette énième prise de parole choc du jeune ministre de l'Éducation nationale : " J'ai le sentiment que l'on assiste à une sorte de petit combat de coqs entre Gérald Darmanin et Gabriel Attal dans la course à l'Élysée. C'est à celui qui aura la mesure la plus radicalisée." Il appelle le gouvernement à se concentrer sur le sort des élèves et de leurs professeurs.

Exclusion des élèves radicalisés : Gabriel Attal divise l'Assemblée - Reportage d'Audrey Tison

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