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Grève contre la réforme des lycées professionnels : "On veut mettre les jeunes au boulot au détriment de leurs diplômes", dénonce le SNUEP

La co-secrétaire générale du SNUEP, Sigrid Girardin, estime que la réforme de la filière professionnelle risque d'affaiblir la formation des lycéens, qui auront du mal à "évoluer dans leur carrière ou changer de métier."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des manifestants accrochent une bannière contre la réforme du lycée professionnel sur la façade du rectorat de Toulouse, le 18 octobre 2022. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

"Pour nous, augmenter le temps de stage c'est prendre le risque de diminuer les savoirs-métiers de nos jeunes", alerte sur franceinfo Sigrid Gerardin, co-secrétaire générale du SNUEP, le syndicat national unitaire de l'enseignement professionnel. Jeudi 17 novembre, partout en France, les enseignants des lycées professionnels sont appelés à faire grève contre la réforme de leur filière que compte engager le gouvernement. L'exécutif veut notamment augmenter les durées des stages en entreprises mais les enseignants craignent que ce soit au détriment des cours.

A cause de cette réforme, ces élèves risquent de "ne pas avoir les outils d'une formation initiale solide pour pouvoir évoluer dans leur carrière ou changer de métier." En cause, la qualité aléatoire de certains stages. Tandis que certaines entreprises forment correctement leurs stagiaires, d'autres les assignent à des tâches subalternes, dénoncent des élèves.

>> Réforme du lycée professionnel : "Si on tombe sur une mauvaise entreprise, ça peut être un enfer", redoutent des lycéens face à l'idée de stages plus longs en entreprise

"Aujourd'hui, si on veut résumer cette réforme, c'est mettre les jeunes au boulot au détriment de leur certification et de leurs diplômes". Une chose inacceptable pour Sigrid Gérardin qui estime qu'"un diplôme est toujours un rempart contre les risques du chômage". "Plus on est diplômés, plus on est maintenus en emploi", affirme-t-elle.

"Soit on résiste, soit on collabore"

"Dans le document qui sert de base pour le ministère, il y a un bilan de la réforme Blanquer qui est très élogieux et qui est un véritable scandale parce qu'il est à l'opposé de ce que disent et vivent les collègues dans les lycées professionnels", dénonce la syndicaliste.

D'après Sigrid Gerardin, Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels "veut démanteler le second degré et exclure la voie professionnelle du ministère de l'Education nationale". Dans ces conditions : "deux choix s'imposent à nous : soit on résiste, soit on collabore. La FSU avec ses syndicats seront du bon côté de l'histoire." Et pour cela, il faut mobiliser : "Après une première étape réussie le 18 octobre nous sommes encore 41% de grévistes jeudi à la mi-journée", affirme-t-elle. Des chiffres éloignés de ceux du ministère de l'Education nationale qui parle de 8,84% de grévistes à la mi-journée contre 23% - toujours d'après le ministère - le 18 octobre dernier, à l'occasion d'un premier mouvement des syndicats du secteur.

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