Grève des enseignants : "On a une école qui va mal, qui est au point de rupture", alerte Guislaine David, du SNUipp-FSU
"On a une école qui va mal, qui est au point de rupture", alerte Guislaine David, cosecrétaire générale et porte-parole du syndicat d’enseignants SNUipp-FSU, alors que les enseignants sont appelés à la grève et à manifester partout en France, jeudi 1er février, pour "lancer un avertissement" au gouvernement sur les conditions de travail, les salaires et l'école publique.
"Les conditions de travail seront au cœur de notre mobilisation et de nos revendications parce qu'elles se sont dégradées depuis plusieurs années", rappelle Guislaine David. Selon elle, les enseignants sont actuellement "dans un point de rupture où ils ne peuvent plus exercer leur métier. Ils ont vraiment perdu le sens du métier".
"La ministre s'est attaquée aux enseignants"
La représentante du SNUipp-FSU évoque le pouvoir d'achat des enseignants qui a "baissé ces 20 dernières années. On a une dégradation des salaires". Elle juge que les mesures prises par le gouvernement "n'ont pas suffi, notamment pour les milieux de carrière".
Mais Guislaine David fait part également d'un autre point de "crispation" des enseignants qui concerne les propos d'Amélie Oudéa-Castéra, la ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des jeux Olympiques. La ministre "s'est attaquée, dès son arrivée, l'école publique et s'est attaquée aux enseignants directement", rappelle la syndicaliste. "On voit tous les jours de nouvelles affaires qui grossissent le dossier d'Amélie Oudéa-Castéra. Elle n'est pas légitime pour la plupart des enseignants et on voit bien qu'il y a une crispation sur la personne même de la ministre. Pour nous, elle ne représente pas l'Education nationale."
Guislaine David reproche à Amélie Oudéa-Castéra d'être "une ministre à temps partiel" en raison des multiples portefeuilles qu'elle a à gérer. "C'est une forme de mépris pour les personnels et ils le diront demain dans la rue et en grève." Amélie Oudéa-Castéra "n'est pas reconnue par la profession" en raison notamment de "ses mensonges et tout ce qu'il s'est passé suite à ses premières déclarations", critique Guislaine David.
"On a besoin d'un ministre à temps complet"
"Le ministère de l'Education nationale, c'est un ministère important avec 1,2 million d'agents et on a besoin d'un ministre à temps complet, pas d'un ministre à temps partiel", martèle la porte-parole du SNUipp. Entre les Jeux Olympiques "un évènement majeur dans quelques mois" et les Jeux paralympiques "qui auront lieu au moment de la rentrée scolaire", la ministre "passe beaucoup de temps sur ces questions-là. Et pendant ce temps-là, elle ne s'occupe pas d'Education nationale".
"C'est vraiment cette revendication d'un ministère de plein exercice que l'on a. Et c'est aussi pour ça qu'on n'arrive pas à faire confiance. Et la confiance avec les enseignants va être très difficile à regagner", ajoute Guislaine David. La ministre "déroule un discours sur l'école qui est loin des revendications des personnels actuellement."
Face aux revendications des enseignants, "conditions de travail, perte de sens du métier, épuisement professionnel", Amélie Oudéa-Castéra répond "autorité, elle répond Marseillaise, elle répond tenue unique", juge Guislaine David. "On n'est pas dans l'école que l'on veut pour nos élèves. Et ça, c'est aussi important de le dire demain."
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