Groupes de "besoins" au collège : "Il est hors de question de faire avancer des élèves dans des mondes parallèles qui ne se rencontrent pas", affirme le syndicat SE-Unsa
"Il est hors de question, pour tout personnel de l'éducation, de faire avancer des élèves dans des mondes parallèles qui ne se rencontrent pas", a affirmé mardi 9 juillet sur franceinfo Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, alors que la ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, a confirmé sur franceinfo que les groupes dits "de besoins", en français et en mathématiques, seront bien mis en place à la rentrée de septembre dans les collèges.
"On sait très bien l'impact" que ces groupes peuvent "avoir sur le climat scolaire et sur des incompréhensions qui peuvent naître", alerte Elisabeth Allain-Moreno. "On ne peut pas renvoyer ce sentiment de dévalorisation, de dégradation et de rejet des élèves qui sont les plus en difficulté. Tout au contraire." La secrétaire générale du SE-Unsa rappelle que le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé cette mesure "en disant que c'était pour aider davantage les plus fragiles et ne pas empêcher les plus à l'aise d'avancer". Mais selon elle "c'est à travers la mixité et le partage des difficultés, des échanges des uns et des autres, que tous les élèves, y compris les plus à l'aise, avancent beaucoup mieux".
Groupe de "besoins", et plus de "niveau"
Elisabeth Allain-Moreno veut "au moins reconnaître" à Nicole Belloubet d'avoir accepté de supprimer la notion de groupes de niveau au profit de groupes de besoins. "Elle a accepté cette revendication fortement portée au niveau de l'Unsa de supprimer le mot niveau. Parce qu'une fois qu'un mot est inscrit dans un texte, c'est beaucoup plus difficile ensuite de le faire supprimer." Pour la représentante du SE-Unsa, l'utilisation du mot besoin se justifie parce que cela "colle à la réalité de ce que font déjà les personnels". "Qui peut croire aujourd'hui qu'un personnel n'est pas soucieux de la difficulté de ses élèves et n'essaie déjà pas de s'adapter dans son enseignement au quotidien ?", interroge Elisabeth Allain-Moreno.
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