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Harcèlement à l'école : un plan d'action pour que ça s'arrête

Non au harcèlement à l'école. France Info vous a dévoilé mardi matin les grandes lignes du nouveau plan gouvernemental de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire. Objectif : sensibiliser les jeunes pour libérer la parole mais aussi former les adultes pour mieux prévenir le harcèlement et ses conséquences sur l'échec scolaire notamment.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Education nationale)

Le ministre de l'Education, Vincent Peillon, a lancé mardi une nouvelle campagne de sensibilisation  pour lutter contre le harcèlement à l'école. Entre 6 et 7 % des élèves
sont aujourd'hui victimes de brimades, insultes, voire menaces
ou agressions au sein de leur établissement. A cela s'ajoute depuis quelques années
le cyber-harcèlement. Près de la
moitié des élèves de collèges et de lycées en ont été victimes au moins une fois
dans l'année. Et un élève sur cinq a déjà reçu un SMS humiliant.  

►►►LE PLUS DE FRANCE INFO | Harcèlement à l'école : un calvaire au quotidien 

"Si tu n'en parle pas, ça s'arrêtera pas" (message de la campagne)

Ces jeunes doivent en parler à un adulte,
parent ou enseignant. C'est le message principal de cette campagne et cela
concerne toute forme de harcèlement, pas seulement sur Internet.  

Des petits films
animés et clips vidéos s'adressent donc aux premières personnes concernées par ce
phénomène, les jeunes. La chanteuse
Chimène Badi, 31 ans, a accepté d'y participer. "Adolescente, j'ai vécu ça. J'avais un physique atypique, je
ne ressemblais pas à tous les gamins qu'on voyait à l'école et je pense que ça
a joué énormément
", confie l'artiste. Mais "à la différence de certains
enfants aujourd'hui, ça m'a rendue plus forte. Donc j'avais envie d'avancer
quand même, que ça ne m'atteigne pas
", explique-t-elle.

Chimène Badi reconnaît cependant un point commun avec la majorité des victimes de harcèlement
à l'école : "Je ne voulais pas en parler, moi non plus, ni à mes
amis, ni à ma famille
", dit-elle. Et si la chanteuse témoigne aujourd'hui,
c'est justement pour libérer cette parole. "Je pense que c'est très
important d'en parler. C'est des choses qui peuvent s'arranger si les enfants
en parlent
", insiste-t-elle.

La formation des personnels d'établissements, une nouveauté 

Au-delà de cette sensibilisation à destination des jeunes, le ministère de l'Education a créé cette année des formations pour les personnels d'établissements, enseignants, infirmières, surveillants afin qu'ils puissent détecter les cas de harcèlement et à les prévenir. Il y aura aussi des protocoles d'action précis dans les écoles et les collèges, à la fois pour protéger les élèves victimes et pour sanctionner éventuellement les auteurs de harcèlement.  

Sur France Info,
Eric Debarbieux se félicite de ces avancées. Le président de l'Observatoire
de la violence à l'école avait rendu en avril 2011 un rapport à Luc Chatel sur le sujet. Et pour lui,
ce plan prouve que la question est désormais prise au sérieux. "Il y a
trois ans, on ne parlait absolument pas de ce phénomène-là. Mais il ne suffit
pas de sensibiliser, ce qu'il a de nouveau dans cette campagne c'est qu'on
aille dans la très longue durée, avec la formation par exemple
", explique-t-il. "On est en train de former près de 500 formateurs pour plus de trois ans ... On va au-delà de la campagne, c'est un
véritable plan d'action
", estime-t-il encore.

Pour le gouvernement,
il s'agit  d'un enjeu éducatif majeur.
Car ces brimades, voire ces violences, mènent à l'échec scolaire, puis au
décrochage. Près de 30 % des élèves de collège se plaignent notamment
qu'on se moque d'eux parce qu'ils sont bons élèves. Sans compter le traumatisme pour toutes les
victimes de harcèlement, quelqu'en soient les motifs.

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ALLER PLUS LOIN |** Le site de la campagne du ministère de l'Education


Deux numéros verts
: 0808 807 010 et 0800 200 000

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