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Vidéo Suicide de Nicolas : "On ne nous a jamais écoutés", témoigne le père de l'adolescent

L'adolescent de 15 ans avait signalé être victime de harcèlement scolaire dans son lycée de Poissy (Yvelines).
Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Des policiers devant l'entrée du lycée Adrienne Bolland à Poissy (Yvelines), le 7 septembre 2023. Un élève de l'établissement s'est suicidé après avoir été victime de harcèlement scolaire. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Il prend la parole pour la première fois depuis le suicide de son fils. Fred Nebot, le père de Nicolas, s'est exprimé auprès de "C à vous" sur France 5, lundi 25 septembre, trois semaines après la mort de l'adolescent qui avait signalé "des faits de harcèlement" scolaire. 

Le 5 septembre, l'élève de 15 ans avait été retrouvé inanimé à son domicile de Poissy (Yvelines). L'adolescent était pendu à son lit avec une taie de traversin, a précisé une source policière à franceinfo. Son corps a été découvert vers 18 heures par sa mère. Au cours de l'année scolaire 2022-2023, l'adolescent était scolarisé en 3e prépa-métiers au lycée professionnel Adrienne-Bolland, à Poissy. Il avait signalé être victime de harcèlement scolaire dans cet établissement, a précisé la police à franceinfo. 

Ses parents ont été alertés en octobre 2022, par un appel du professeur principal. "Il m'a annoncé qu'il y avait trois élèves qui l'embêtaient en permanence", relate Fred Nebot, évoquant auprès de "C à vous" "des crachats", des élèves disant à Nicolas : "tu n'es pas beau, personne ne t'aime..." 

Au fils de l'année, les parents de Nicolas voient leur fils "complètement changer". "Il a fait une tentative en février (...) Il a même dit à sa maman en juillet : 'je veux être enterré à Poissy'", confie son père. 

"J'en veux à l'institution"

Les parents de Nicolas, alertés par l'état de leur fils, préviennent l'équipe pédagogique puis le proviseur, lui annonçant le dépôt d'une main courante auprès du commissariat de Poissy. Le 4 mai, le rectorat de Versailles leur répond. Il dénonce dans un courrier une attitude "inacceptable" de la part des parents du jeune Nicolas, qui ont "remis en cause" le personnel de l'établissement et rappelle les sanctions pénales liées aux dénonciations calomnieuses. "Une honte", a réagi le ministre de l'Education, Gabriel Attal. 

"On ne comprend pas. Nicolas, quand il a vu ce courrier, dans sa tête, il faisait du mal à ses parents", relate Fred Nebot. "Ses parents qui font tout pour le défendre, et il s'est rendu compte que ça se retournait contre eux".

"Nous étions devenus des coupables. On ne nous a jamais écoutés."

Fred Nebot, le père de Nicolas

à "C à vous"

"Si dès le début des sanctions avaient été prises contre ces tueurs, on n'en serait pas là", poursuit le père de Nicolas. "J'en veux à l'institution. Mon fiston, je ne vais plus le revoir, ma vie est terminée."

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