Jean-Michel Blanquer à Ibiza : "C'est le retour du bling bling à un moment où tout le monde doit se serrer la ceinture", réagit Olivier Faure
"Le sentiment que ça donne c'est qu'on a un ministre qui n'est plus totalement à ses affaires et cela ne peut pas coller", juge sur franceinfo le Premier secrétaire du Parti socialiste.
"C'est le sentiment du retour du bling bling à un moment où on demande à tout le monde de se serrer la ceinture", a réagi lundi 17 janvier sur franceinfo Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), au fait que Jean-Michel Blanquer était à Ibiza lorsqu'il a annoncé le nouveau protocole sanitaire dans les écoles.
franceinfo : Qu'est ce qui vous choque ?
Olivier Faure : un ministre a le droit de prendre des vacances et personne ne lui reprochera. Ce que je reproche au ministre c'est d'avoir improvisé cette rentrée, avec des enseignants qui ne savaient pas à quel saint se vouer, des parents d'élèves qui ne savaient pas davantage ce que serait ce protocole. On découvre que cette improvisation est née d'un mensonge et des vacances d'un ministre qui n'est pas revenu à temps et qui continuait à être en villégiature à un moment où on attendait ses consignes. Le drame c'est que le protocole a duré quelques jours puisque nous en sommes à trois protocoles depuis la rentrée et le troisième a été allégé. On voit bien que rien n'était prêt et tout a été improvisé au fur et à mesure. Le sentiment que ça donne c'est qu'on a un ministre qui n'est plus totalement à ses affaires et cela ne peut pas coller.
Vous demandez la démission du ministre ?
Quand la confiance n'existe pas entre un ministre et sa propre administration, ses propres agents qui se dévouent depuis deux ans, évidemment c'est très compliqué. Jean-Michel Blanquer devrait en tirer toutes les conclusions et le président de la République avec lui
"Quand la confiance n'y est plus le mieux c'est de changer. Je pense qu'il devrait en tirer les conclusions."
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialisteà franceinfo
Je ne suis pas là pour faire la peau de qui que ce soit. La réalité c'est que dans quelques jours, semaines, il y aura une élection présidentielle et j'espère qu'à cette occasion nous aurons un changement dans ce pays. Je serai le président de la République, je serai le ministre de l'Education je prendrais acte du fait que la confiance n'est plus possible. C'est le sentiment du retour du bling bling à un moment où on demande à tout le monde de se serrer la ceinture.
Est-ce que cette démission aurait vraiment du sens à 83 jours de la fin du quinquennat ?
Ce qui aurait du sens ce serait d'en finir avec le mépris dont souffre les enseignants et leur donner le sentiment que parfois ils sont entendus. Ne pas continuer à faire ce que l'on fait depuis trop longtemps. On pourrait évoquer le fait que le ministre promet les masques FFP2 pour les enseignants et qui ne sont pas arrivés, la possibilité pour les écoles d'être équipées de purificateurs d'air, ce qui n'est pas le cas. À l'oral il est parfois convenable mais il y a un grand décalage entre les mots et l'action. Je crois vraiment que le mieux est de faire en sorte que la confiance puisse revenir rapidement.
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