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Khan Academy : l'école de demain arrive en France

La Khan Academy, petite révolution dans le monde éducatif, arrive en France ce mercredi. Entièrement en ligne et constituée de petites vidéos explicatives, cette école 2.0 a déjà rencontré un succès phénoménal aux Etats-Unis, au point d'être utilisée dans certaines écoles. Son fondateur, Salman Khan, voit le monde de demain comme une immense salle de classe.
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
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Les maths en version 2.0 arrivent en France. Bibliothèque sans frontières , une ONG axée sur l'éducation et l'accès au savoir, lance ce mercredi, sur son site Internet, la version francophone de la "Khan Academy ". 

La Khan Academy, c'est ce projet lancé par un Américain d'origine bengali, Salman Khan, en 2006. Une plate-forme en ligne, qui offre à un élève des petites vidéos de dix minutes expliquant les maths, la physique ou la géographie.

Sa version française est moins ambitieuse pour le moment : il s'agit de 250 leçons de mathématiques disponibles dès le premier jour, avec l'objectif d'arriver à 800 à la fin de l'année 2013. Avec en point d'orgue le mois de janvier 2014, pendant lequel la banque d'exercices et d'évaluations en mathématiques sera traduite et mise gratuitement en ligne.

"En lançant la Khan Academy en français, Bibliothèque sans frontières souhaite favoriser l'accès aux connaissances pour le plus grand nombre, des plus jeunes aux adultes, en France comme dans le reste du monde ", a expliqué l'historien Patrick Weil et président de l'organisation. 

Gratuité de l'éducation

Pour Jérémy Lachal, directeur de Bibliothèques sans Frontières, c'est aussi le principe de gratuité de l'éducation qui est mis en avant. Surtout en France, l'un des pays où les parents dépensent le plus en soutien scolaire (2,2 milliards d'euros par an).  

 "C'est un outil supplémentaire pour les parents. En France, on dépense chaque année 1 milliard en parascolaire. A la Khan Academy, c'est gratuit"

Une gratuité garantie par les 320.000 euros déboursés par la Fondation Orange pour financer le projet. 

A l'image de la version américaine

De plus, cette Khan Academy à la française est supervisée par le fondateur, Salman Khan, qui offre son expertise pour garantir une implantation réussie. Comme il l'a confié lors de son passage à Ted Talks, une émission américaine sur l'innovation, son objectif est de transformer le monde en une "énorme salle de classe ".

"Imaginez qu'un enfant à Calcutta puisse donner des cours de soutien à un enfant de Paris. Bientôt cela pourrait être possible

A l'origine, un cours donné à sa cousine

Avant de devenir un nouveau modèle éducatif, la Khan Academy, comme la plupart des grandes innovations, est née un peu par hasard.

Salman Khan travaillait il y a encore 7 ans dans un fonds d'investissement, où il faisait de l'argent. "C'était très étrange pour moi de faire quelque chose de "social". Mais j'étais excité de le faire, et donc j'ai continué ". 

Tout part de cours en vidéo donnés à distance à sa cousine. Lui vit à Boston, elle à la Nouvelle-Orléans. "Elle m'a dit qu'elle préférait son cousin en vidéo qu'en vrai... Parce qu'en vidéo, si elle ne comprenait pas, elle pouvait me mettre en pause ", explique Salman Khan. Rapidement, ses vidéos sont visionnées des milliers de fois, partout dans le monde.

►►► Des cours de maths prévus pour sa cousine et regardés par 6 millions de personnes par mois

Depuis, son modèle a explosé. On dit de lui qu'il est le professeur avec le plus d'élèves au monde. Il a créé un site qui draine plus de 6 millions d'utilisateurs réguliers, et 4.500 vidéos gratuites. Il y propose des exercices de maths, géographie, physique... 

"Si Isaac Newton avait fait des vidéos sur Youtube, je n'aurais pas eu à le faire !"

Son succès est tel que des écoles américaines lui ont laissé carte blanche pour les aider à réinventer leur manière d'enseigner. Résultat : les élèves étudient à la maison, et font des exercices en ligne pendant les cours. "On est passés d'une classe entière de 30 élèves qui ne disent rien et écoutent, à une classe de 30 élèves qui interagissent entre eux ", explique Khan. 

En France, l'objectif est également d'amener ce système dans les salles de classe. Avant, peut-être, que cette salle de classe devienne planétaire. 

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