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La France, championne des inégalités à l’école au sein des pays de l’OCDE

Le Conseil national d'évaluation du système scolaire publie mardi 27 septembre un rapport accablant pour la France. Parmi les 35 pays membres de l'OCDE, notre pays est devenu, en quelques dizaines d’années, le pays le plus inégalitaire en matière d’éducation.  

Article rédigé par Célia Quilleret, Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
A la rentrée 2015, la France comptait 1089 réseaux d’éducation prioritaire, 350 REP+ et 739 REP.
. (COTTEREAU FABIEN / MAXPPP)

Élève moyen dans les années 2000, la France se place désormais en toute fin de palmarès pour les inégalités à l’école au sein de l’OCDE, révèle le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) dans une étude rendue publique mardi 27 septembre.

Cette enquête inédite réalisée sur deux ans par 22 équipes de chercheurs français et étrangers, pose "un diagnostic sur les inégalités sociales et migratoires à l’école". Et constate que malgré les politiques engagées, l'école française continue de "fabriquer de l'injustice scolaire".

Pourquoi ? Notamment parce que, en France, l'école continue de moins bien traiter les élèves défavorisés dans les classes des réseaux d'éducation prioritaire. Dans ces établissements, les effectifs doivent en principe être allégés. Or, en réalité, il y a seulement un ou deux élèves de moins en moyenne par classe par rapport aux établissements mixtes ou favorisés. Cette différence minime ne permet donc pas de compenser les inégalités sociales. 

Des élèves victimes de "discrimination négative"

Dans ces établissements difficiles, les élèves sont également moins bien lotis, notamment parce que le nombre d'enseignants contractuels ou débutants qui y sont affectés a augmenté ces dix dernières années. Il y a par exemple deux fois plus d'enseignants de moins de 30 ans en éducation prioritaire qu'ailleurs. Le temps des apprentissages est par ailleurs plus court dans ces classes, pour des raisons de discipline ou d'absentéisme.

L’étude conclue donc à une "discrimination négative" des élèves défavorisés quand, parallèlement, les résultats des très bons élèves français continuent de s'améliorer. Le système creuse donc les inégalités sociales, surtout au collège, alors que d'autres pays de l'OCDE, comme l'Allemagne, sont parvenus à les réduire ces 15 dernières années, note l'étude.

Des "établissements ghettos"

A travers cette enquête, le Conseil national d'évaluation du système scolaire s’interroge sur les politiques publiques qui ont été mises en œuvre depuis 30 ans en France. "Toutes ces politiques et les budgets afférents resteront très peu efficaces si les écoles et les collèges les plus ségrégués ne font pas l’objet d’une politique volontariste de mixité sociale. Aucune politique, aucune pratique pédagogique ne résiste aux effets délétères de la concentration extrême des difficultés scolaire et sociale dans des établissements ghettos", souligne la présidente du Cnesco, Nathalie Mons, en avant-propos de ce rapport qui pourrait donner du grain à moudre dans le débat présidentiel.

Pourquoi, selon l'étude du Cnesco, l’école française en 2016 "fabrique de l’injustice scolaire" ? Les précisions de Célia Quilleret

"Un réquisitoire contre dix ans de politiques de la droite", selon Najat Vallaud-Belkacem

La ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, a réagi mardi 27 septembre sur twitter au rapport du Cnesco, "un réquisitoire contre dix ans de politiques de la droite" qui "confirme la nécessité des réformes engagées depuis 2013 pour lutter contre les inégalités", écrit-elle.

Dans un communiqué, elle "se félicite que le rapport souligne les "orientations positives encourageantes" de la refondation de l’école". Najat Vallaud-Belkacem  qui "tient compte de l’appelle à la vigilance du Cnesco concernant la poursuite de la mise en œuvre des réformes, indispensables à la réussite sur le long terme de la politique de réduction de inégalités", poursuit le texte.

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