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La réforme de Peillon sur l'école passe l'examen de l'Assemblée

Les députés ont achevé dans la nuit de vendredi à samedi l'examen du projet de Vincent Peillon, le texte de "refondation de l'école". Formation des professeurs, enseignement moral et civique, création de postes, tout a été passé au crible pendant une semaine, et le texte devrait être adopté mardi. Que va changer cette réforme ?
Article rédigé par franceinfo
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  (Charles Platiau Reuters)

Les députés ont mis une semaine à soupeser le projet de "refondation de l'école de la République" proposé par Veincent Peillon, le ministre de l'Education nationale. Au cours de débats généralement calmes (en comparaison avec ceux autour du mariage pour tous), les orientations voulues pour l'éducation par le gouvernement ont été adoptées les unes après les autres. Voici les principales mesures :

Création d'Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espe) C'était une des promesses de campagne de François Hollande : "rétablir une formation digne de ce nom " en créant les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espe). Les enseignants retrouveront ainsi la formation pédagogique qu'ils appelaient de leurs voeux. En 2010, le rôle des IUFM, les instituts universitaires de formations des maîtres avait été redéfini, suite à la suppression à de la formation initiale des enseignants.

Création de 60.000 postes sur cinq ans Cette autre promesse de campagne ne se concrétisera qu'au fil des budgets votés chaque année, mais elle est néanmoins inscrite dans le texte de loi par le biais d'un rapport annexé à l'article premier, voté dans la nuit de jeudi à vendredi. Ce rapport détaille les objectifs du gouvernement dans l'éducation, et a attiré les foudres de l'opposition (qui avait déposé plus de 1.400 amendements sur le projet de loi), le jugeant "inutile et bavard ". Mais le gouvernement a tenu bon, affirmant ses priorités pour l'éducation dans le "texte solennel ", à commencer par l'école primaire. Mais concernant les 60.000 postes à créer - comme en général en matière d'éducation -, les principales décisions seront prises par décrets ou circulaires.

La semaine des quatre jours et demi C'est de loin la réforme la plus controversée du projet de "refondation de l'école", pourtant, la question n'a pas accaparé les débats. Là encore, cette mesure n'apparaît dans le texte de loi que par un article créant un fonds d'aide aux communes pour la mise en place des rythmes scolaires. Et si les orateurs de l'opposition ont accusé Vincent Peillon d'avoir négligé la concertation dans cette affaire, le ministre a soutenu et répété que la semaine des quatre jours et demi était "dans l'intérêt des élèves ".

Remplacement de l'éducation civique par l'enseignement moral et civique Vincent Peillon en avait fait son cheval de bataille. Cette enseignement visant à "amener les élèves à devenir des citoyens responsables et libres, et à se forger un sens critique " fait la part belle au respect de la personne, de ses origines, de ses différences, à l'égalité entre femmes et hommes et à la laïcité. SI l'opposition avait critiqué ce projet, dénonçant une vision "laïcarde et socialiste", l'article de loi a été voté presque sans discussions.

Vers la fin du redoublement  Au départ, le ministre de l'Education nationale souhaitait réduire progressivement le nombre de redoublements, mais les députés ont décidé d'aller plus loin. Désormais, le redoublement devra être exceptionnel, ce qui constitue un gros changement pour le pays, qui possède le plus fort taux de redoublement au monde.

Entrée de la culture au socle commun de connaissances C'est par un ajout des députés que le "socle commun de connaissances et de compétences" que doit acquérir tout élève au terme de sa scolarité (obligatoire) a été enrichi par "la culture ".

Instauration d'un service public du numérique éducatif Le but est de mettre à disposition des écoles des ressources pédagogiques fondées sur les outils numériques, en créant un "service public du numérique éducatif et de l'enseignement à distance".

Parmis les autres changements, les députés ont amendé un article favorisant l'enseignement des langues régionales, afin d'éviter qu'il ne soit censuré par le Conseil constitutionnel. Désormais, les professeurs "peuvent recourir aux langues régionales chaque fois qu'ils peuvent en tirer profit pour leur enseignement de la langue française ".

Mais seulement si les parents d'élèves sont d'accord, car "un élève ne peut pas avoir un enseignement d'une langue régionale s'il ne le souhaite pas ", selon Vincent Peillon.

D'autre part, un article de loi instaure une langue vivante dès le CP pour les élèves, afin de lutter contre les difficultés des français en langues étrangères. Et les députés ont abrogé une réforme de 2011 abaissant à 14 ans l'âge de l'apprentissage.

Texte programme solennel, le projet de "refondation de l'école de la République" n'est pas une révolution, et nombre de ses articles doivent être mis en application concrète dans les mois à venir. Mais le gouvernement a mis en avant la priorité qu'il accorde à l'éducation. Le vote de l'Assemblée est attendu mardi.

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