Les étudiants, toujours mobilisés, manifestent avec les cheminots
Des barres de fer et des bâtons. Le ton s'est durci hier matin. A Nanterre, les CRS sont même intervenus, à la demande de la présidence, pour déloger les quelque 150 étudiants qui bloquaient les bâtiments du campus. Un blocage légitime, disent-il, puisque décidé hier en assemblée générale.
_ Les forces de l'ordre se sont positionnées, non sans mal. Dans une ambiance tendue : une foule d'environ 500 personnes a assisté à l'affrontement. “Bloqueurs, hors des facs”, “liberté d'étudier” contre “police partout, justice nulle part”, “police hors des facs” les slogans ont volé, quelques coups de matraque également.
Les derniers étudiants ont finalement quitté les lieux en début d'après-midi. Direction, un autre bâtiment pour mettre sur pied un “comité de lutte”. 300 à 400 étudiants y participent. Aussitôt réunis, ils ont voté pour interdire l'accès aux journalistes.
La ministre de l'Enseignement supérieur a d'ailleurs annoncé tout à l'heure qu'elle recevrait demain les cinq organisations étudiantes représentatives et la Conférence des présidents d'universités.
Tension perceptible également à Rennes 2. La direction a préféré annuler les cours, alors même que la reprise avait été votée hier. Un geste d'apaisement, car ce matin, ce sont une centaine d'étudiants qui se sont retrouvés pour bloquer les amphis, “avec cadenas et barre de fer” selon le vice-président de Rennes 2, Jean-Emile Gombert. Qui ajoute : “l'université est bloquée depuis une semaine. Au regard de ce que nous avons déjà connu, ce n'est pas énorme.”
Hier six universités ont voté aussi le blocage. Au total, une vingtaine d'universités sont bloquées aujourd'hui. Sur 85 en France.
Et les étudiants se préparent à manifester cet après-midi avec les cheminots.
Les consultations, sur la poursuite ou non de la grève, se poursuivent dans les universités. Avec des façons de faire parfois originales: le web est ainsi mis à contribution à Tolbiac.
Les aînés en renfort
Et les étudiants pourraient bien recevoir le soutien de leurs aînés. Les enseignants et les personnels de l'université Toulouse-le-Mirail ont voté la grève ce matin.
_ Plus conséquent, le Conseil d'administration de Lille-I a voté une motion demandant officiellement l'abrogation de la loi Pécresse. Adoptée par 28 voix pour, 1 contre et 3 abstentions, la motion demande également l'ouverture de négociations pour élaborer une nouvelle loi.
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