Marseille : des enseignants manifestent devant l'inspection académique contre le recrutement de contractuels
Confrontée à une pénurie de candidats, l'Éducation nationale a recruté des enseignants contractuels formés en quelques jours, provoquant la colère des syndicats, comme à Marseille, où des enseignants ont manifesté devant l'inspection académique pour réclamer le recrutement de candidats des listes complémentaires au concours.
[Actualisation 19h20 : A l'issue de cette mobilisation, l'inspection académique d'Aix-Marseille a fait savoir à franceinfo qu'elle s'engageait à recruter à partir de mardi des candidats inscrits sur les listes complémentaires.]
La colère du corps enseignant gronde dans les rues de Marseille. L'Éducation nationale a en effet recruté environ 3 000 enseignants, formés en seulement quelques jours. Plutôt que de faire appel à ces contractuels, les syndicats réclament la titularisation immédiate des candidats sur liste complémentaires, ceux qui ont échoué de peu au dernier concours.
Au milieu de la cinquantaine de manifestants, Axelle fait partie de ces fameuses listes complémentaires. Pour elle, c'est l'incompréhension totale.
"On nous dit qu'il manque des personnes pour le concours, alors oui, on n'était pas beaucoup cette année, mais il y a quand même des listes complémentaires. Pourquoi ne pas prendre toutes les listes complémentaires avant de faire appel aux autres ?"
Axellefranceinfo
Dans le département des Bouches-du-Rhône, 56 candidats figurent sur ces listes. À trois jours de la rentrée, ils se trouvent toujours dans l'attente que le téléphone sonne pour pouvoir exercer le métier qu'ils ont appris.
Pour Virginie Akliouat, secrétaire générale du syndicat SNUipp-FSU des Bouches du Rhône, cette situation est une aberration. "Ce sont des choix politiques, estime-t-elle. C'est une application directe de la loi de transformation de la fonction publique de 2019, qui prêche le recours massif à la contractualisation dans la totalité de la fonction publique."
Les contractuels sont sélectionnés après un simple job dating et seulement quatre jours de formation. "L'État préfère le recours à un adulte devant les enfants plutôt que le recours à des professionnels", résume Virginie Akliouat. D'après les syndicats, les enfants risquent de vite s'en apercevoir.
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