"On essaie de rétablir l'égalité des chances" : au collège Travail-Langevin, la médiation culturelle dope les résultats des élèves
Quand ils arrivent en sixième, les élèves du collège Travail-Langevin, à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, classé en éducation prioritaire, ont en moyenne un niveau assez faible, notamment en lecture. Aussi, pour les faire progresser, deux professeurs proposent de la médiation culturelle.
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"L'idée, c'est de leur lire un texte pendant sept à huit minutes", indique Sébastien Marguet, qui enseigne le français depuis neuf ans ici. Il explique qu'après ce moment de lecture et de travail sur la compréhension, les élèves échangent, résument ce qu'ils ont retenu. Et débattent, argumentent, écoutent. Et cela fonctionne, en témoigne les bons résultats de l'établissement dans les classements par indicateurs de résultats publiés mercredi 29 mars par l'Education nationale, qui ambitionnent de valoriser les établissements scolaires qui font le plus progresser leurs élèves. Parmi les critères retenus : le taux de réussite au bac et au brevet, mais aussi la capacité de l'établissement à accompagner ses élèves, compte tenu de leur niveau scolaire en arrivant et du milieu socio-économique des familles.
"Il y a plein de progrès !, note, enthousiaste, le professeur de mathématiques. On s'est rendu compte que le nombre de récompenses augmentait, que les problèmes de vie scolaire diminuaient, que l'ambiance de classes était pacifiée dans les relations entre les élèves."
"Individuellement, ils gagnent en confiance, ils osent davantage prendre la parole, ils se mettent facilement, filles et garçons, ensemble. Il y a une vraie ambiance commune !"
Le professeur de mathématiquesà franceinfo
Côté sciences, les jeunes peuvent choisir une option pour faire des manipulations au microscope, par exemple en deux groupes, ce qui permet un travail plus concret. Ou choisir d'aller au club orientation avec des intervenants extérieurs, qui font découvrir des métiers.
Les enseignants s'engagent sur leur temps personnel
Rien n'est obligatoire : la base de la proposition est le volontariat, autant pour les élèves que pour les enseignants, qui prennent sur leur temps personnel. "On a des professeurs qui sont extrêmement investis pour proposer des choses nouvelles aux élèves, souligne Céline Boeschlin, la principale. On a des élèves qui n'ont pas de culture scolaire et dont le capital culturel n'est pas le même qu'à Paris centre. Nous essayons donc de combler ce déficit de culturel : le professeur emmène les élèves aux musées ou théâtres et il n'y a pas une classe qui ne sort pas quatre ou cinq fois dans l'année avec les professeurs..."
"On essaie de rétablir l'égalité des chances et c'est un vrai choix d'établissement, un choix politique."
Céline Boeschlin, principaleà franceinfo
Grâce à tous ces projets, les résultats au brevet, même s'il reste inférieur à la moyenne nationale, sont meilleurs qu'attendus compte tenu des caractéristiques des élèves. Et ce malgré des manques de moyens matériels et humains, regrettent les enseignants.
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