Université de Nanterre bloquée : "On se sent pris en otage", déplore un étudiant alors que les examens de lundi sont reportés
En raison du blocage de nombreux bâtiments lundi à la faculté de Nanterre par des étudiants opposés à la réforme de l'accès à l'université, des examens ont été reportés, au grand dam de ceux qui s'apprêtaient à plancher.
À la faculté de Nanterre (Hauts-de-Seine), des cris de joie ont accompagné l’annonce, lundi 16 avril, du report des examens par un étudiant mobilisé contre la réforme de l’accès à l’université. L’opération est réussie pour les bloqueurs réunis devant le bureau de la présidence de l’université, mais la déception est grande pour les étudiants qui comptaient passer les épreuves.
Des manifestants, une centaine, sont arrivés tôt ce matin, d’autres ont dormi sur place pour bloquer, avec des chaises, des bancs et des poubelles tous les bâtiments où devaient se tenir les partiels. Pour la majorité des étudiants venus passer leur examen, c’est une minorité qui dicte sa loi. "On se sent pris en otage", dit l'un, agacé par le changement de programme.
Nous avons beaucoup d’examens cette semaine et au lieu d’être débarrassés de l’examen d’aujourd’hui et de pouvoir, l’esprit serein, réviser ceux qui nous attendent, on va avoir ce poids pendant une semaine, voire plus.
Un étudiant mécontent du report des examens à Nanterreà franceinfo
À ses côtés, une étudiante ne semble pas avoir apprécié le comité d'accueil. "On attendait, ils nous regardaient en rigolant. Ca les faisait marrer de bloquer nos bâtiments, témoigne-t-elle. Ils nous disent qu’on est des égoïstes et qu’on ne pense pas à l’avenir de la France. Mais on n’a pas envie que nos partiels soient tous reportés."
Code civil sous le bras et fiches de révision sous le bras, beaucoup comme cette étudiante en colère sont arrivés tôt, vers 7h30, pour l'examen prévu à 8h30. Ni pour ni contre le mouvement de blocage, elle se dit "stressée", ne sachant pas ce qui va se passer. "On a prévu du travail de juin à septembre. On ne peut pas déplacer des examens comme ça, ce n’est pas possible", dit-elle, inquiète pour son job d'été. Une étudiante dans le rang des bloqueurs tente en vain de lui expliquer qu’elle comprend que c’est "la galère, après des révisions tout le week-end et une nuit blanche". Elle veut surtout mettre l'accent sur le mouvement qu'elle souhaite pacifique.
Regardez, tout le monde est assis. On n'est pas du tout en mode 'on cherche la bagarre', on veut juste discuter, faire entendre notre point de vue, ne pas se faire agresser.
Une manifestante à la fac de Nanterreà franceinfo
Demain d’autres examens sont prévus, alors que le blocage continue...
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