Paris : une enquête ouverte notamment pour "harcèlement moral en ligne et menaces de mort", visant le personnel d'un lycée
Selon le rectorat, une élève a refusé de retirer son voile, jeudi, avant de rentrer dans l'établissement pour une épreuve du baccalauréat, ce que conteste une amie de la jeune femme. Le lendemain de cette altercation, le rectorat a constaté que des menaces de mort, à l'encontre du personnel éducatif avaient été proférées sur les réseaux sociaux.
Une enquête a été ouverte vendredi notamment pour des "menaces de mort" visant, entre autres, la conseillère principale d'éducation (CPE) du lycée Charlemagne à Paris, a appris franceinfo dimanche 19 juin auprès du parquet de Paris, confirmant une information du journal Le Figaro.
L'enquête ouverte par le pôle national de lutte contre la haine en ligne l'a été également pour "harcèlement moral en ligne et mise en danger de la vie d'autrui par diffusion d'informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle", précise la même source. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH).
Selon une source proche du dossier, le jeudi 16 juin, une élève, venant d'un autre établissement, s'est présentée au lycée Charlemagne dans le 4e arrondissement de Paris, pour l'épreuve anticipée du bac français. Comme elle était voilée, la CPE lui a demandé d'enlever son voile avant d'accéder à la salle d'examen.
Une plainte déposée par le rectorat
Selon le rectorat, joint par franceinfo, lorsque l'adolescente arrive au lycée Charlemagne, jeudi après-midi pour passer son bac français, elle refuse d'enlever son voile avant d'entrer. Une version contestée par une amie de la jeune femme. Celle-ci affirme qu'au portail de l'établissement la CPE demande à la lycéenne "de retirer son truc sur la tête". Comprenez son voile. Selon cette version racontée sur twitter, la candidate au bac retire tout de suite son foulard mais pendant plusieurs dizaines de minutes la conseillère d'éducation l'empêche d'entrer, hurle dans la rue qu'elle s'occupera de son cas, une fois les autres lycéens rentrés. "On a endendu des hurlements, indique une commerçante de la rue Charlemagne qui a assisté à la scène. Quelqu'un qui se faisait disputer. Quand je suis arrivée, j'ai vu une personne en face qui me fixait. J'ai compris ensuite que c'était la CPE. Elle m'a dit : 'taisez-vous'". Dans un mail adressé aux parents, le proviseur estime que la raison de cet altercation, c'est le fait que la lycéenne n'a pas voulu retirer son voile. Ce n'est qu'après une demi-heure d'échanges verbaux plutôt animés que la lycéenne a pu entrer dans le centre d'examen, après avoir ôté son voile.
Après cet incident, vendredi matin le rectorat a constaté que des menaces de mort, à l'encontre du personnel éducatif, notamment une CPE, avaient été proférées sur les réseaux sociaux. Une plainte est alors déposée par le rectorat. Et des dispositions sont prises, explique-t-on à franceinfo, pour garantir la sécurité du personnel et des élèves du lycée. D'ailleurs comme le lycée Charlemagne est centre d'examen, le service de la vie scolaire sera renforcé dans les jours qui viennent, précise cette même source.
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