Pas d'heures de sport supplémentaires au collège : "On n'est plus dans l'éducation, on est dans la santé", plaide Mélina Robert-Michon
Emmanuel Macron souhaitait deux heures de sport en plus pour les collégiens. Mais le gouvernement met fin à cette expérimentation lancée en 2022 dans plus de 160 établissements. Quelque 10% des 7 000 collèges de France l'auront testée. Une mesure pertinente, selon l'exécutif, mais trop complexe à généraliser. Elle ne concernera que les collèges classés en éducation prioritaire, REP/REP+.
"Je comprends que ce soit compliqué à mettre en place, réagit samedi 16 novembre sur franceinfo Mélina Robert-Michon, la porte-drapeau de l’équipe de France aux derniers Jeux, vice-championne olympique en lancer de disque à Rio 2016. Mais quand on voit que là où ça a été testé, les retours étaient très positifs, c'est d'autant plus frustrant". "On n'est même plus dans l'éducation, dans le sport, on est dans la santé, insiste l'athlète. On le voit, on récupère des ados, des adultes en moins bonne santé après".
"C'est presque un investissement pour l'avenir : oui, ça a un coût, oui, c'est compliqué à mettre en place, mais il faut avoir une vision à plus long terme."
Mélina Robert-Michon, la porte-drapeau de l’équipe de France aux JO de Parisà franceinfo
"C'est les habituer à avoir ce réflexe sport, poursuit l'athlète, parce que, pour ceux dont la famille ne joue pas le jeu, ne se rend pas compte de tous les bénéfices que ça peut avoir, ça leur permet de passer le cap".
L’augmentation du nombre d'heures de sport ne concernera donc désormais que les collèges classés en REP/REP+. "Forcément, c'est mieux que rien, reconnaît Mélina Robert-Michon. Après, j'ai surtout envie que tout le monde puisse aussi en profiter. Ce n'est même pas du sport, c'est juste bouger. On ne leur demande pas de devenir des athlètes de haut niveau, on veut juste que ces ados-là bougent et prennent soin de leur santé. C'était aussi l'occasion de leur faire découvrir des sports qu'ils ne connaissaient pas et des activités", conclut la lanceuse de disque.
Léon Marchand, star française de la natation, quadruple champion olympique aux Jeux de Paris, a, lui aussi fait discrètement part de sa déception en surmontant d’un émoji clown un article de L’Équipe partagé sur son compte X jeudi matin. Idem pour le pongiste Simon Gauzy, qui a inscrit trois émojis se prenant la tête d'un air désespéré.
La ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, a immédiatement répondu sur X : "Cette ambition, nous ne l’abandonnons pas, bien au contraire : nous l’adaptons pour la rendre plus efficace, plus juste, pour les classes populaires".
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