“Il y a urgence à augmenter le personnel dans les Ephad” alerte Agnès Buzyn
Au menu des questions au gouvernement du Sénat, ce jeudi, la situation des personnes âgées dans les Ephad et le projet de loi pour une école de confiance. La sénatrice LR Brigitte Micouleau a alerté sur l’urgence à réformer la prise en charge des personnes âgées. Quant à Céline Brulin, sénatrice communiste, elle redoute les conséquences d’un rapprochement entre l’école et le collège.
Quatre jours après le décès de cinq personnes âgées dans un Ephad à Lherm, en Haute-Garonne, la sénatrice du département, Brigitte Micouleau (LR), a interpellé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sur “la prise en charge de nos aînés”. “L’urgence est là”, a-t-elle alerté lors des questions au gouvernement du Sénat, ce jeudi.
Comme l’a confirmé dans l'après-midi le procureur de Toulouse, c’est bien une intoxication alimentaire qui est à l’origine de ce drame. Un événement qui interroge sur la sécurité alimentaires dans les Ephad et au-delà, sur les conditions de traitement des pensionnaires de maison de retraite. Lors de sa conférence de presse, Dominique Alzeari a également ajouté que l'établissement avait fait l'objet, en 2013, d’une mise en demeure pour effectuer des “remises à niveau”.
“Au-delà de ce drame, la question est plus large : c’est celle de la prise en charge et de l’autonomie des personnes âgées”, reconnaît Agnès Buzyn. La ministre estime qu’“il y a urgence à augmenter le personnel dans les Ephad, à améliorer la prise en charge à domicile ou encore à revaloriser les métiers autour des personnes âgées”. Des “pistes tracées dans le rapport Libault” sur le grand âge et autonomie, qui lui a été remis le 28 mars. Agnès Buzyn a également annoncé qu’un projet de loi serait remis “avant la fin de l’année, sur la base dudit rapport. Enfin, un groupe de travail constitué “en urgence” devrait apporter des “conclusions sur la revalorisation des métiers autour des personnes âgées, pour les rendre plus attractifs et veiller à bientraitance personnes âgées”.
Loi pour une école de la confiance : « Ce n’est pas fait pour abîmer les écoles rurales » assure Blanquer
La grève des professeurs des écoles contre le projet de loi Blanquer était suivie, ce jeudi, par 15% des enseignants selon le ministère de l'Éducation (25% pour syndicat SNUipp-FSU). Le texte, qui sera examiné par la Haute assemblée le mois prochain, était aussi au menu des questions d’actualité au gouvernement, aujourd’hui.
S’adressant au ministre de l’Éducation, la sénatrice communiste Céline Brulin a fait part de son inquiétude “au prétexte d’un vague intérêt pédagogique, de voir apparaître une rationalisation et une mutualisation des écoles”. “Avec des conséquences graves : de gros établissements éloignés des familles portant le coup de grâce aux écoles rurales” a-t-elle déclaré.
Le projet de loi Blanquer prévoit en effet la création d’ “établissements publics locaux d'enseignement des savoirs fondamentaux” (EPSF). Cette nouvelle organisation fait craindre la disparition des directeurs d'école puisque le texte indique que le chef de cet établissement “exerce simultanément les compétences attribuées au directeur d'école”, assisté d'adjoints “dont un au moins est chargé” du premier degré.
“C’est un point parmi d’autres de la loi. Et cette loi a une dimension sociale très accentuée” a d’abord fait valoir Jean-Michel Blanquer en faisant référence à l’instruction obligatoire dès 3 ans.
Au sujet des EPSF, le ministre a rappelé “qu’il s’agissait d’une option”. « Ce n’est sûrement pas quelque chose d’obligatoire. C’est quelque chose qui réclamera l’accord et du conseil des écoles, donc des principaux intéressés, et du collège bien entendu ; mais aussi des élus locaux” a-t-il détaillé.
Jean-Michel Blanquer a également ouvert la porte “à une amélioration” du texte, lors du débat au Sénat au mois de mai. “Ce point-là qui peut être discuté, et je suis prêt à en discuter, n’est sûrement pas fait pour abîmer les écoles rurales et certainement pas non plus pour affaiblir les directeurs” a-t-il conclu.
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