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Rentrée scolaire : quatre questions sur les enseignants contractuels, nombreux devant les élèves cette année

Effectifs, statut et profil... franceinfo répond à trois questions sur ces enseignants contractuels recrutés par l'Éducation nationale un peu partout en France.
Article rédigé par franceinfo - Benjamin Recouvreur
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Une salle de classe à Montbéliard (Doubs). Photo d'illustration. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Alors que la rentrée se rapproche pour les élèves, ce sera lundi, les professeurs font leur pré-rentrée vendredi 1er septembre. "Il y aura un enseignant devant chaque élève", a réaffirmé le ministre de l'Éducation nationale sur France Inter. Gabriel Attal s'est notamment dit conscient qu'il s'agissait "d'une inquiétude" pour les familles.

Cette année encore, cela sera possible grâce aux enseignants contractuels. Ils ont été recrutés par l'Éducation nationale un peu partout en France, et notamment dans les académies où l'on manque particulièrement de professeurs titulaires.

Combien seront les enseignants contractuels en cette rentrée ?

Au total, ils représentent cette année autour de "4 à 5%" de tout le corps enseignant explique sur France Inter le ministre de l’Education nationale. Il n'y a pas encore de chiffres plus précis. Cela correspond grosso modo aux 35 000 contractuels de l'année dernière sur un peu plus de 850 000 professeurs de la maternelle au lycée.

Cette année, il y a environ 3 000 nouveaux contractuels recrutés cet été pour occuper les postes non pourvus après les concours. Le ministère assure avoir davantage anticipé cette année que l'année dernière.

Quel est le statut de ces contractuels ? 


Ils sont en CDD et ne sont donc pas titulaires ni fonctionnaires. Ils n'ont pas passé le concours pour être professeur. Pour pouvoir postuler, il faut au moins un Bac +2 ou 3 selon le degré d'enseignement et un casier judiciaire vierge. Ce statut ne peut – en principe – pas durer plus de six ans, mais dans les faits beaucoup de contractuels ont toujours ce "non-statut" au-delà de ces six années, après lesquelles ils passent en CDI (c'est une obligation légale).


Côté rémunération, cela varie selon le niveau de diplômes. Plus on est qualifiés, mieux on est payés. Globalement, cela va de 1 700 à 2 000 euros brut. Chaque académie est ensuite différente. Par exemple à l’académie de Versailles, très touchée par le manque de professeur, l'échelle des salaires va de 1 900 à 2 200 euros brut mensuels ce qui est davantage que la moyenne.

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Pour comparaison, un titulaire qui débute gagne 1 920 euros brut. Les contractuels bénéficient en tout cas de la revalorisation des salaires cette rentrée d'environ 100 euros nets par mois. Le ministère veut les fidéliser et assure que 90% d'entre eux exerçaient déjà l'an dernier.

Quel est le profil de ces contractuels ?

Il y a deux grands types de contractuels. Tout d'abord, il y a deux qui sont en reconversion professionnelle après une expérience tout à fait différente dans un autre secteur. il y a également les jeunes étudiants qui ont raté les concours et comptent les repasser ensuite, et qui veulent avoir une première expérience.

Parmi eux, une majorité de bac +5. On peut aussi noter que les contractuels sont plus présents en proportion dans le second degré (au collège et au lycée) que dans le premier degré (maternelle ou primaire). Il sont plus nombreux, là aussi en proportion, dans les filières professionnelles.

Comment sont-ils formés ?

Chaque académie s'organise différemment, mais le ministère assure que la formation a été largement renforcée cette année, notamment dans les académies de Créteil et Versailles, là où il y a le plus de besoins et donc le plus de contractuels. "On s'améliore chaque année, affirme la directrice de la communication du rectorat de Créteil, Cécile Tabarin. Notre objectif est de recruter des personnes ciblées, par type de profils ou dans des localités sur lesquelles on a plus de besoins."  Créteil compte cette année 9,6% de contractuels, deux fois plus que la moyenne nationale.

À Versailles par exemple, cinq jours d'autoformation à domicile puis cinq jours en établissement. À Créteil, certains ont été recrutés dès le mois de juin et ont pu participer à des journées d'observation.

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Pas de quoi convaincre les syndicats : "On partait de deux jours de formation, on ne pouvait que progresser", souligne Sophie Vénétitay, secrétaire général du Snes-FSU, qui regrette toujours des solutions temporaires. Il faut selon elle aller beaucoup plus loin dans la revalorisation du métier, et notamment des salaires, pour attirer de nouveaux candidats.

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