: Reportage "S'ils sont là, c'est qu'ils en veulent" : des lycéens se préparent pour les concours des écoles de la culture grâce à un stage immersif
Ils sont 35 et leur objectif est d'intégrer la très prestigieuse École du Louvre. Pour préparer ce concours difficile, ces lycéens, pour la plupart éloignés du milieu de la culture, sont accompagnés par la Fondation culture et diversité, qui leur propose un stage intensif d'une semaine pendant les vacances d'hiver. Des lycéens ravis de pouvoir se confronter à l'art : "Je n'avais pas forcément confiance en mes capacités d'arriver jusqu'ici, mais je me suis dit que c'était une bonne idée d'essayer !", confie Salomé.
C'est justement pour encourager ces lycéens, qui parfois n'osent pas, que la Fondation culture et diversité propose ce stage immersif. Car pour beaucoup, c'est la première fois qu'ils mettent les pieds dans un musée, voire à Paris. Au programme : des cours théoriques mais surtout des visites d'institutions culturelles pour compléter leur formation. En tout, la Fondation accompagne 180 élèves pour les préparer aux différentes écoles d'art, de design, de mode ou encore d'architecture.
Un partenariat mis en place depuis 17 ans
La visite du jour pour les aspirants à l'École du Louvre se déroule au musée du Quai Branly, pour découvrir les œuvres en vrai. Comme Salomé, Adrien est impressionné par ce qu'il observe. Il est ravi de cette semaine de cours, d'autant que rien ne le prédestinait à ces métiers de la culture.
"Dans ma famille, on est très peu tournés vers l'art. Quand je parle de l'École du Louvre, on m'a dit, 'ah tu vas dessiner et faire de la peinture', alors que non, c'est une école d'histoire de l'art. Je me dis que c'est une opportunité géniale !"
Adrien, lycéen en préparation pour le concours de l'Ecole du Louvreà franceinfo
Pour ce stage, la Fondation culture et diversité sélectionne les élèves sur dossier et critères sociaux, la plupart sont boursiers ou particulièrement éloignés du monde de l'art. Un partenariat qui existe depuis 17 ans, explique Flory Debouchaud, chargée du programme égalité des chances de l'École du Louvre. "Un gros travail a été fait pour ouvrir l'école : 70% de nos élèves ne viennent pas de Paris, et on a un taux de boursiers supérieur à celui de l'université par exemple. Beaucoup de jeunes vont s'autocensurer en pensant que l'École du Louvre n'est pas pour eux, parce que c'est loin, c'est Paris, c'est prestigieux, mais on a une vraie volonté de travailler sur ça."
Un taux de réussite au concours de 34%
Pour décrypter les œuvres aux lycéens, l'École du Louvre met à disposition ses intervenants, comme Ninon Bour. "Si vous regardez bien, en vous approchant, vous voyez quatre fleurs : ce sont les quatre parties de l'univers", décrit-elle. Pour elle, c'est une première et elle est enchantée de participer à la formation des futurs élèves. "Ils n'ont pas d'a priori donc ça me plaît !", s'enthousiasme-t-elle. "Ils ont posé beaucoup de questions très pertinentes, ils ont vraiment regardé les objets. Souvent, s'ils sont là, c'est qu'ils en veulent. Et leur culture va devenir une richesse !" Et en termes de résultats, ça fonctionne, se réjouit Giulia Fuggi-Jimenez, chargée de mission à la Fondation Culture et Diversité.
"L'an dernier, sur les 35 élèves participants au stage, 29 ont passé le concours et 10 ont été admis, ce qui fait un taux de réussite de 34%. Soit dix points supérieurs au taux national de l'École du Louvre, de manière globale."
Giulia Fuggi-Jimenez, chargée de mission à la Fondation Culture et Diversitéà franceinfo
Après le concours, la Fondation culture et diversité poursuit son accompagnement des jeunes, en leur proposant une aide pédagogique et matérielle durant leur scolarité.
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