Retour annoncé de la semaine de quatre jours à l’école : à Janvry, "Papa Monstre" a pris les devants
Le Conseil supérieur de l'Éducation étudie jeudi le projet de décret qui autorisera les maires à revenir à la semaine de quatre jours à l’école. Le maire de Janvry, dans l’Essonne, a déjà pris les devants avant la rentrée.
La possibilité de revenir à la semaine de quatre jours à l'école était l’une des toutes premières mesures annoncées par le nouveau gouvernement. Ce jeudi 8 juin, le Conseil supérieur de l'Éducation étudie le projet de décret qui autorisera les maires à revenir à l'ancien système. Il devrait être publié d'ici la fin du mois, mais arrivera trop tard pour permettre de s'organiser d'ici septembre, regrettent des communes volontaires. Elles seront en effet peu nombreuses à franchir le cap dès cette rentrée. C'est le cas par exemple de Janvry, dans l'Essonne, 630 habitants, où son maire centriste a déjà pris les devants depuis plusieurs semaines.
Plus d'école le mercredi à la rentrée
Christian Schoettl connaît bien les soixante enfants de l'école de sa commune, ses "monstres" comme il les appelle. Tous les vendredis, il fait la distribution du goûter. Les élèves, eux, ne l'appellent pas "Monsieur le Maire", mais "Papa monstre". C’est le même "Papa monstre" qui a décidé de revenir à la semaine de quatre jours, soit plus d'école dès l'an prochain le mercredi, avant même que le décret autorisant les mairies à revenir en arrière ne soit publié. "Si le décret sort fin juin, si l’on a pas anticipé, si l’on a pas interrogé son conseil d’école ou son conseil municipal, ce n’est pas en plein mois d’août qu’il faudra le faire", explique le maire. La réforme initiée il y a 3 ans était "mal fichue", selon les propos du maire. Le Conseil d'école est du même avis, les parents, les grands-parents, et les enfants aussi.
La réforme arrive trop tard pour des dizaines d'autres communes
Des dizaines de communes souhaitent elles aussi revenir en arrière, mais la réforme arrive trop tard pour la mettre en œuvre d’ici septembre, au moins en termes de logistique. Des activités périscolaires ont été mises en place, des personnels ont été embauchés et des conventions ont été passées avec des associations. Cela ne pose aucun problème pour Christian Schoettl : "Ce que nous avons expérimenté lors des activités périscolaires sera maintenu lors des heures de garderie, détaille l’édile. Nous ne faisions pas payer les parents donc pour eux ça ne change rien. Les animateurs sont des vacataires : ils continueront à travailler pour nous à des horaires un peu plus tardifs. Une heure plus tard, en fait, dans la journée, puisque les enfants termineront à 16h30 plutôt que 15h30. Nous ferons le périscolaire après, si les parents et les enfants le souhaitent, de façon ludique."
"Si les gosses sont bien, cela n’a pas de prix"
Les activités périscolaires sont donc maintenues. Avec, au programme, anglais et équitation. La commune ne perdra pas les aides financières de l'État, car elle ne les avait jamais réclamées. Il s’agit d’un coût important pour Janvry mais ce choix est assumé par le maire. "C’est le prix de la liberté, souligne Christian Schoettl. Nous faisons un peu moins de choses sur la commune. Cela nous coûte entre 15 et 20 000 euros par an, mais si les gosses sont bien, cela n’a pas de prix."
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