Soirée cartable : l'alcoolisme de plus en plus précoce des ados
La soirée cartable - de l'expression se mettre cartable - se veut festive au départ. Mais ce nouveau rituel adolescent dégénère souvent
en beuverie. Lors de ces fêtes, les adolescents de plus en plus jeunes s'alcoolisent
de façon excessive et prennent d'énormes risques pour leur vie.
Ivresse dès le collège
Désormais, ce n'est
plus aux soirées étudiantes ou lycéennes, que les jeunes connaissent leur première ivresse
mais pour certains adolescents cela démarre de plus en plus tôt, parfois dès le
collège.
Certains patients de
Claude Alard, pédo-psychiatre à Bastia (Corse) ont même 12 ans, c'est-à-dire qu'ils sont en classe de 5ème.
Ils viennent voir ce médecin parce qu'un soir ou une après-midi, par jeu, par défi
et en bande, ils ont testé une ivresse d'un nouveau genre.
Le pédo-psychiatre évoque un nouveau mode de consommation d'alcool fort associé à
des boissons énergisantes par exemple. Un mélange dangereux qui peut provoquer
des comas.
Le danger de l'effet de groupe
L'effet
de groupe, le concours pour savoir qui tiendra le mieux l'alcool... Ces situations
inquiètent aussi l'Education nationale. A tel point que
certains chefs d'établissements envoient des courriers aux parents pour les
mettre en garde sur ces rassemblements.
Dans l'enveloppe du bulletin scolaire
de l'enfant, on glisse un petit mot sur les dangers des soirées cartable. C'est
justement ce qui s'est passé au lycée Auguste Pavie de Guingamp, établissement dans lequel était scolarisée l'adolescente retrouvée morte mardi. Comme
l'explique le proviseur Daniel Barbotin pour qui les parents doivent être
alertés des dangers de ces soirées cartable. Il avait donc envoyé un courrier
pour les avertir sur l'existence de ce type de pratiques.
La pression de la réussite
La Fédération de
conseil de parents d'élèves salue l'initiative de ce lycée mais demande à
chacun de nous de s'interroger. Pourquoi certains enfants choisissent de fêter
l'arrêt des cours en se mettant en danger ?
Peut-être parce qu'ils
ne supportent plus la pression de la réussite absolue. Une hypothèse qui
est relayée par Paul Raoult, président national de la FCPE, principal syndicat
de parents d'élèves. Pour lui, la société et l'école mettent aujourd'hui trop
de pression sur les enfants et cela dès la maternelle. C'est l'interdiction de
l'échec, l'interdiction de se tromper, qui fabriquent l'école de l'exclusion. Par
conséquent, la décompression se fait sans limite et parfois même jusqu'à la
mort.
Aux dernières
vacances de la Toussaint à Guingamp, trois jeunes ont fait des comas éthyliques au
cours d'une soirée cartable. Eux aussi voulaient décompresser après le premier
trimestre.
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