Suicide d'une directrice d'école à Pantin : l'Education nationale reconnaît sa responsabilité mais parle d'une décision "coutumière dans ce genre de circonstances"
Christine Renon avait mis en cause son administration et ses conditions de travail dans un courrier préalable à son suicide, le 23 septembre. Une enquête de l'inspection générale de l'Education nationale est en cours.
Le suicide de Christine Renon, retrouvée morte le 23 septembre 2019 dans l'école maternelle de Pantin (Seine-Saint-Denis) dont elle était la directrice, était-il lié à ses conditions de travail ? Dans un courrier adressé à sa famille, le 11 décembre, la direction des services départementaux de l'Education nationale reconnaît "l'imputabilité au service" de son décès, affirme le syndicat Snuipp-FSU lundi 6 janvier. Le ministère de l'Education l'a confirmé à l'AFP, mais nuance la signification de cette lettre.
Selon le ministère, cette reconnaissance est une "décision coutumière de l'administration dans ce genre de circonstances, car elle permet d'assurer une protection maximale aux ayants droit".
"Tout ce qu'elle a dénoncé est reconnu : c'est la dégradation de ses conditions de travail qui l'ont poussée à mettre fin à ses jours", s'est tout de même félicitée Marie-Hélène Plard, co-secrétaire départementale de Snuipp-FSU. "C'est extrêmement important pour les collègues et ça va nous permettre de nous battre pour que réellement on ait une amélioration".
Un rapport d'enquête attendu
Christine Renon mettait en cause l'Education nationale et ses conditions de travail dans un courrier qu'elle avait envoyé à plusieurs destinataires deux jours avant sa mort. Elle y détaillait "son épuisement", la solitude des directeurs, ou encore les réformes incessantes et contradictoires.
Une enquête administrative avait été lancée par l'inspection générale de l'Education nationale après le suicide. Un rapport présentant ses conclusions doit être présenté dans les jours à venir.
Mardi, le ministère de l'Education doit aussi publier les résultats d'une consultation effectuée en novembre (c'est-à-dire avant le drame) auprès de tous les directeurs et directrices d'école, pour établir un état des lieux sur leurs conditions d'exercices et leurs besoins.
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