Tarifs en baisse : moins de stages étudiants dans les cliniques
La fronde des cliniques
pourrait se durcir après l'annonce par le ministère de la Santé d'une deuxième
baisse consécutive de leurs tarifs : 0,24% en 2014 après 0,21% l'année précédente. En revanche, il est
prévu une stabilité cette année des tarifs des hôpitaux publics. Les
élèves infirmiers s'inquiètent pour leurs stages obligatoires, le secteur privé pourrait leur barrer la route.
Les cliniques dénoncent une "spoliation"
Pour justifier la baisse
des tarifs appliquée au secteur privé, le gouvernement avance l'argument du "redressement des comptes publics ", mais aussi "l'avantage fiscal" du Crédit d'impôt
compétitivité (CICE) dont ne bénéficie pas le secteur hospitalier public. L'exonération pour le privé est chiffrée à "140 millions d'euros" par le ministère de la Santé.
Les bénéficiaires font
un autre calcul : ce qui donne d'un côté est repris de l'autre. Lamine
Gharbi, l'un des responsables de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP)
y voit une "spoliation" :
Les cliniques sont sous le feu dogmatique
du ministère contre le secteur privé.
De futurs infirmiers,
victimes collatérales
En principe, la nouvelle
tarification des cliniques et des hôpitaux devrait s'appliquer dès le 1er
mars. La fronde du secteur privé compte se servir de ce calendrier et du cursus pour démontrer
sa colère, en refusant l'accueil d'élèves infirmiers à partir de cette date.
Plus d'un tiers des 90 000 étudiants se tournent chaque année vers le
secteur privé pour leurs stages obligatoires. La pression des cliniques est
gérée depuis plusieurs jours par le ministère de la Santé. Il assurait jeudi que "90% des 7.000
élèves concernés avaient trouvé une solution" , dans des établissements publics
ou privés non lucratif, également dans des centres de lutte contre cancer. Il n'empêche que la Fédération des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) apprécie peu d'être ballotée entre les cliniques et le gouvernement.
"Il
est inacceptable pour les étudiants de payer les pots cassés d'un défaut de
communication et d'interaction entre les pouvoirs publiques et la Fédération
hospitalière privée FHP)."
La Fédération des étudiants en soins infirmiers doit décider samedi d'éventuelles actions à venir.
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