Températures dans les salles de classe, gymnase "inondé", manque de personnels... Des enseignants de Seine-Saint-Denis en grève pour réclamer un "plan d'urgence"
Problèmes d'isolation, non-remplacements, manque de moyens. En Seine-Saint-Denis, les conditions d'apprentissage des élèves sont pointées du doigt par les enseignants, qui entament lundi 4 mars leur deuxième semaine de mobilisation. Depuis le retour des vacances d’hiver lundi dernier, plusieurs actions sont menées : grèves, rassemblements, assemblées générales. Les enseignants réclament un "plan d'urgence" pour le département, le plus pauvre de France métropolitaine.
Ils dénoncent notamment la vétusté des bâtiments. "L'hiver, il peut faire très froid, il y a des salles de TP [travaux pratiques] en chimie où la température descend à 12-13 degrés", raconte François Mailloux, professeur d’informatique dans un lycée de Montreuil et représentant Sud Education. Dans d'autres salles, "en été, ça monte à 38-40 degrés". "Le gymnase est régulièrement inondé donc inutilisable", ajoute-t-il. Ces problèmes d’isolation se retrouvent dans 70 % des collèges du département, selon l’enquête menée par l’intersyndicale de Seine-Saint-Denis. Dans 60 % des cas, il manque aussi des ordinateurs, du matériel pédagogique ou encore du savon.
Les établissements du département souffrent aussi d'un manque de personnel. "On a une population qui est particulièrement défavorisée sur le plan social et économique et en plus, on a un état de la scolarité qui est particulièrement sinistré, rappelle Mélissa, qui enseigne le français à Sevran. On sait, par exemple, que les élèves de Seine-Saint-Denis ont déjà perdu un an de scolarité lorsqu'ils arrivent au lycée avec tous les non-remplacements de collègues mis bout à bout."
Des moyens pour "simplement rattraper les autres départements"
Face à cette situation, les syndicats détaillent un "plan d’urgence", avec des milliers de postes supplémentaires de professeurs mais aussi de surveillants, de CPE ou encore d’accompagnants d’élèves en situation de handicap. "On demande simplement des moyens pour rattraper les autres départements, pas pour aller toucher les étoiles. C'est un plan qui coûterait environ 358 millions d'euros et on pense que ça, on peut nous l'accorder", souligne Théo, professeur d’histoire-géo dans un collège de Tremblay-en-France.
À ces revendications locales s’est ajoutée la colère face aux mesures du choc des savoirs, voulues par le gouvernement, avec notamment la question des groupes de niveau, en maths et en français, qui ulcèrent une partie des enseignants. Des actions sont encore prévues toute la semaine, avec notamment une grève et une manifestation jeudi, jusqu’au ministère de l’Éducation nationale.
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