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Un "bonus" (sans malus) pour les élèves assidus ?

Trois lycées professionnels de l'académie de Créteil vont expérimenter à partir de lundi la mise en place d'une cagnotte collective par classe pour lutter contre l'absentéisme. Si les élèves sont assidus, leur classe recevra une cagnotte pouvant atteindre 10.000 euros, pour financer des projets pédagogiques ou extra-scolaires...
Article rédigé par franceinfo
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Dès lundi, dans deux classes de trois lycées professionnels de l’académie de Créteil, les élèves vont tester cette formule inédite pour les inciter à ne pas sécher les cours.
S’ils sont assidus, ils auront de l’argent à la fin de l’année.
Montant de la cagnotte : 10.000 euros maximum.
Selon un représentant du Haut commissaire à la Jeunesse “on n'est pas dans une logique de cagnotte individuelle, ça s'inscrit dans un projet collectif de classe et pour que cela fonctionne il faut une solidarité du groupe. Le projet qui pourra être financé à la fin de l'année doit être éducatif, par exemple un voyage scolaire, la création d'entreprise ou d'association, une action sociale, l'aménagement de classe, l'achat de matériel informatique, sportif ou culturel.”

Cette mesure "donnant-donnant" vise selon le recteur de l'académie de Créteil, Jean-Michel Blanquer à “responsabiliser les élèves”.
_ En revanche, le chercheur en sciences de l'éducation, Phillipe Meirieu, évoque lui une “pente dangereuse” qu'il trouve trop “facile” pour ramener les élèves dans le giron de l'école.

Si l’expérience est concluante, elle pourrait être étendue en 2010 à une trentaine d'établissements.

Ca marche déjà en Angleterre

Ce système de cagnotte pour motiver les élèves à aller en cours fonctionne déjà en Angleterre depuis l’année dernière.
Les élèves âgés de 16 à 18 ans, issus de familles pauvres sont incités à aller à l’école moyennant de l’argent chaque semaine et des bonus versés chaque année.

Contre l’absentéisme, les idées ne manquent pas

Au début de l’année, le ministère de l’Education avait annoncé que 5.000 agents, appelés « médiateurs de la réussite » allaient être recrutés pour prévenir les familles de l'absence de leurs enfants à l’école.
Actuellement, certains établissements préviennent les parents rapidement via des SMS ou des appels téléphoniques.
La suspension des allocations familiales peut aussi être décidée par le conseil général.

L'absentéisme scolaire toucherait en France 2,4% des élèves dans les collèges, 4,6% dans les lycées, 10,9% dans les lycées professionnels, beaucoup moins qu’au Royaume-Uni.
100.000 jeunes entre 16 et 18 ans quittent chaque année le système scolaire sans diplôme.

Mikaël Roparz

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