Université de Toulon : le deuil, et l'incompréhension
L'université de Toulon est sous le choc samedi, après la mort de deux étudiants entraînés vendredi dans une canalisation, alors que de fortes pluies s'abattaient sur le département du Var. Une cellule psychologique a été mise en place sur le campus où se tiendra lundi un moment de recueillement et d'écoute. Une page Facebook a été créée et en quelques heures elle a rassemblé plus de 9.000 personnes.
L'étudiant décoré à titre posthume
Le jeune homme qui avait sauté pour secourir sa camarade va être décoré à titre posthume. "Pour rendre hommage à l'abnégation, au civisme et à l'altruisme de celui qui s'est porté au secours de la première victime et y a lui-même péri ", il recevra "la médaille d'or des actes de courage et de dévouement à l'auteur de ce geste exemplaire de solidarité humaine ", a annoncé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Les deux étudiants de 22 et 25 ans sont donc morts après avoir chuté dans une canalisation d'évacuation des eaux de 60cm de diamètre, en contrebas d'un parking de l'université de Toulon. Comment est-ce possible ? Une enquête a été confiée au commissariat de police de Toulon, pour tenter de comprendre les causes de cet accident.
Des élèves déplorent l'absence de barrières
"On voit bien le caractère exceptionnel et difficilement prédictible de cet accident puisque aucune alerte n'avait jamais été donnée sur ce lieu précis ", a déclaré Geneviève Fioraso, la ministre de l'Enseignement supérieur, qui s'est rendue sur place samedi matin.
Et pourtant, plusieurs élèves s'étonnent de l'absence de barrières autour du ruisseau traversant la faculté, où sont accueillis plus de 9.000 étudiants.
"Pourquoi y a-t-il encore deux morts ?"
Le Var avait déjà été durement touché par des inondations en juin 2010 qui avaient fait 23 morts et deux disparus entre Draguignan et Fréjus. "Pourquoi y a-t-il encore deux morts ? ", interrogeait samedi Gérard Luiggi, délégué syndical Force ouvrière (FO) à la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer). "Aujourd'hui, on est incapable de gérer les eaux pluviales, c'est inacceptable ", a-t-il déclaré, citant "l'insuffisance des bassins de rétention ".
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