Violences des mineurs : Gabriel Attal "est devenu ministre de l'agitation nationale", tacle l'Insoumis Manuel Bompard

Le Premier ministre "prépare un programme de racket social vis-à-vis des Français, mais ne veut pas l'annoncer avant les européennes, car il a peur que ça ait un impact sur les élections", estime le coordinateur de La France insoumise, lundi sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, lundi 22 avril 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Gabriel Attal "est devenu, en quelque sorte, ministre de l'agitation nationale", tacle lundi 22 avril sur franceinfo le coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard. Il juge que les mesures annoncées par le Premier ministre dans le discours de Viry-Châtillon sont "des effets d'annonce" et "une opération de communication totale" avant les élections européennes.

Pour le député des Bouches-du-Rhône, ce n'est pas un hasard si le résultat de la consultation menée sur la violence des jeunes, annoncée jeudi dernier à Viry-Châtillon, se termine après les élections. Selon lui, "Gabriel Attal est là pour agiter la galerie jusqu'aux élections européennes", alors "qu'en vérité, il prépare un programme de racket social vis-à-vis des Français, mais ne veut pas l'annoncer avant les européennes, car il a peur que ça ait un impact sur les élections".

Scepticisme sur les "internats éducatifs"

Sur les mesures déjà annoncées, comme les "internats éducatifs" prévus pour "couper rapidement" les jeunes proches de la délinquance de leurs "mauvaises fréquentations", Manuel Bompard estime que "l'internat, c'est au service d'un projet éducatif" et non "un lieu de privation de liberté". "Qu'est-ce qui change par rapport à l'existant ? Puisque les internats existent déjà et que c'est sur la base du volontariat", interroge Manuel Bompard, alors que Gabriel Attal est en déplacement, lundi, avec le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti dans un internat à Nice.

Le coordinateur de LFI se montre par ailleurs sceptique sur l'ouverture du collège de 8 heures à 18 heures voulue par le gouvernement. "Avec quels moyens ? Qui va encadrer les élèves au collège de 8 heures à 18 heures ?", demande-t-il.

"Dans le budget de novembre dernier, passé par 49.3, on a supprimé plus de 1000 postes d'assistants d'éducation".

Manuel Bompard, coordinateur de LFI

sur franceinfo

Une preuve supplémentaire, selon lui de l'écart "entre la communication" du gouvernement "et la situation concrète". Sur le volet judiciaire des mesures annoncées par Gabriel Attal jeudi dernier, là aussi, l'Insoumis est dubitatif. "La suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire, ça a été expérimenté sous Nicolas Sarkozy, le résultat a été une augmentation de l'absentéisme scolaire, donc ça ne fonctionne pas", affirme-t-il.

"L'excuse de minorité, ça n'existe pas"

Quant au débat sur "l'excuse de minorité" que Gabriel Attal souhaite ouvrir, Manuel Bompard fustige d'abord l'expression en elle-même : "L'excuse de minorité, ça n'existe pas, on parle d'atténuation des peines" et ajoute qu'il est en accord avec Robert Badinter qui considère qu'il ne faut pas juger les mineurs comme les majeurs, "pour une raison simple, c'est que leur capacité de discernement est en construction et, donc, quand on juge un mineur, on favorise davantage la dimension éducative, pédagogique, que la dimension répressive". Il estime par ailleurs superflu d'ouvrir ce débat.

"Il existe déjà, aujourd'hui, la possibilité pour un juge de lever l'atténuation de peine pour un mineur, si on considère qu'il était suffisamment mature et responsable de ses actes". 

Manuel Bompard, coordinateur de LFI

sur franceinfo

Pour répondre à la crise de la jeunesse, Manuel Bompard défend "davantage de présence humaine", avec "davantage d'assistants, de psychologues scolaires pour, par exemple, détecter les situations de harcèlement. Car quand elles arrivent, il faut les détecter et pour les détecter, il faut de la présence humaine". Il souhaite également plus de "police de proximité pour détecter les situations de violence avant qu'elles ne dégénèrent".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.