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Santé mentale des enfants : "Il y a urgence à agir", selon la Défenseure des droits

Dans un rapport, qui va être rendu au président de la République, est notamment pointé "l'insuffisante prise en compte" du harcèlement à l'école.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Claire Hédon, la Défenseure des droits, le 15 octobre 2021. (LUDOVIC MARIN / POOL)

Dans un rapport remis mercredi 17 novembre au président de la République, la Défenseure des droits, Claire Hédon, alerte sur l'urgence à protéger la santé mentale des enfants, notamment mise à mal pendant la crise sanitaire du Covid-19, qui a "mis ces questions sur le devant le scène". Elle a mis en lumière "le défaut de prise en charge des troubles de santé mentale, le manque de professionnels du soin et de structures adaptées, et les manquements aux droits qui en découlent", constituant "une entrave au bon développement de l'enfant et à son intérêt supérieur".

Le premier confinement a démontré "une hausse générale des syndromes dépressifs", relève ce rapport. La crise a notamment provoqué "un doublement des cas chez les 15/24 ans", comme l'a indiqué la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la Santé en mars 2021. Ils étaient 20 % à déclarer un syndrôme dépressif en 2020 contre 10 % en 2019. Le rapport note notamment "l'insuffisante prise en compte du harcèlement entre les élèves" et "les difficultés rencontrées dans le cadre scolaire, qui ont une incidence directe sur leur bien-être". Selon ce rapport, "au-delà de l'école, d'autres facteurs" ont joué un rôle dans l'aggravation de la santé mentale des enfants, comme les "restrictions d'accès aux centres culturels, sportifs et de loisirs", provoquant "angoisse, stress, dépression et troubles alimentaires".

25 départements n'ont pas de pédopsychiatres

Claire Hédon déclare à franceinfo qu'il y a "une urgence à agir", et pas seulement par des "approches fragmentaires et strictement sanitaires". L'environnement dans lequel évolue l'enfant, sa famille, sa vie à l'école, ses relations affectives, ses conditions de vie ou encore les réseaux sociaux doivent être pris en compte dans une politique globale de santé mentale, "conformément à l'approche retenue par l'OMS".

Sur le volet sanitaire, "25 départements ne sont pas fournis en pédopsychiatrie, et parmi ceux qui en disposent, ces soins sont uniquement en ambulatoire", pointe l'adjoint à la Défenseure des droits, le Défenseur des enfants Éric Delemar. Il ajoute que "pendant la crise sanitaire, les enfants en très grande souffrance ont atterri en pédiatrie, où il n'y a pas les infrastructures adéquates" pour les accueillir. Le rapport préconise des investissements massifs "pour développer les offres de prise en charge et d'accompagnement, les propositions de suivi, les lieux d'écoute".

Parmi ses 29 recommandations, il propose ainsi la création de maison pour enfants, sur le modèle des maisons pour adolescents, avec une approche plus globale, l'augmentation des moyens accordés au réseau de la protection maternelle infantile (PMI), le renforcement de la médecine scolaire, et l'éducation aux droits contre le harcèlement scolaire.

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